|
[ Tassaft ] [ Cercle de Solidarité AZAR ] [ Sports ] [ Algérie ] [ Kabylie ] [ Photos&Nostalgie ] [ Taddart ] [ Carnet ] [ Histoire ] [ Divers ] [ Culture ] [ Evenements ]
|
|
|
|
TAKSIWT I BUDRAREN
21/09/2008 12:25
| |
|
|
|
|
|
|
|
Tassaft (Tizi Ouzou) : Hommage à Mustapha Bacha
12/08/2008 02:57
Le village de Tassaft, dans la commune d’Iboudrarène, a commémoré, vendredi dernier, le quatorzième anniversaire de la mort de Mustapha Bacha. A l’occasion, la famille du défunt a organisé des festivités commémoratives pour ressusciter le souvenir du détenu d’avril 1980.
Outre la veillée organisée en sa mémoire dans son village natal, le défunt a eu également droit à un recueillement digne.Ses amis, les membres de sa famille et plusieurs citoyens de la région se sont recueillis dans le souvenir sur la tombe du regretté où une gerbe de fleure a été déposée. Dans une ambiance pleine d’émotions, les présents ont rendu un hommage appuyé à ce personnage qui fut l’un des symboles du militantisme politique. Aujourd’hui, le poids des années qui passent ne peut aucunement faire oublier les sacrifices de cet homme au courage inébranlable. Ses activités aussi bien au sein du MCB qu’au niveau du RCD restent implacablement comme une réalité palpable de son parcours de militant des causes justes. Il naquit, en 1956, au village de Tassaft Ouguemoun, dans la wilaya de Tizi Ouzou, Mustapha Bacha a eu un parcours de véritable militant de la cause identitaire, notamment durant son cursus d’études supérieures en sciences économiques, à l’université de Ben Aknoun, à Alger.
C’est là que plusieurs militants berbères avaient bravé la menace intégriste et la répression du pouvoir pour mener le combat identitaire. On se rappelle de Kamel Amzal qui a été assassiné, en 1981, à la FAC de Ben Aknoun par des fanatiques intégristes. Mustapha Bacha figurait, d’ailleurs, parmi cette famille qui avance et qui a opté pour une lutte sans relâche pour une Algérie démocratique. Il a été arrêté, au lendemain des événements d’Avril 1980, en compagnie de 23 autres détenus. A l’avènement du pluralisme politique, en 1989, Mustafa Bacha était l’un des membres fondateurs du RCD. Il s’est éteint le 8 août 1994, suite à une crise cardiaque.
Par H. Azzouzi
Source : http://www.elwatan.com/Tassaft-Tizi-Ouzou-Hommage-a
| |
|
|
|
|
|
|
|
Aït Saâda honore ses lauréats grâce à l'association des émigrés Thizizwa
29/07/2008 00:41
Examens de fin d’année à Tizi Ouzou
Ce vendredi fut un grand jour à Aït Saâda, un village de la commune de Yatafène au cœur du Djurdjura. Dans l’enceinte de l’école plus que centenaire, enseignants, élèves et parents se sont retrouvés pour un moment de fête et de solidarité. Grâce à une association des émigrés du village et à une autre du terroir au nom très évocateur de Thizizwa (abeilles), les meilleurs élèves – tous niveaux confondus – ont été récompensés. La meilleure bachelière s’est vu offrir un ordinateur portable. Des appareils photos numériques, des lecteurs DVD, des baladeurs musicaux MP3 ainsi que divers autres cadeaux ont été offerts aux enfants résidant au village même. Les enfants qui en sont originaires sans y habiter n’étaient pas concernés. À Alger, l’un d’entre eux, élève au lycée français Alexandre-Dumas, a obtenu son bac avec mention très bien. Un autre a obtenu plus de 17 de moyenne dans la wilaya de Tipasa. Évidemment, il ne s’agissait pas de les exclure. Les promoteurs du prix ont voulu surtout apporter leur solidarité à ceux qui sont confrontés à la dure réalité des montagnes, faisant que leur succès est un véritable exploit. Les donateurs sont d’anciens élèves de l’école qui a célébré il y a quelques années son centenaire. Parmi eux, un professeur à l’université italienne de Trieste, expert auprès de l’Unesco et de l’Agence internationale de l’énergie atomique. “Il a tracé un sillon que vous devez fertiliser. C’est son modèle que nous vous conjurons d’imiter”, a lancé un organisateur à l’adresse de tous les élèves. Au fil des générations, Aït Saâda a nourri l’Algérie de nombreux cadres aujourd’hui éparpillés à travers le pays. C’est aussi un village qui a pourvu la révolution en martyrs. Le sentiment nationaliste était telle que les Pères-Blancs avaient voulu en faire une terre d’élection. Ils n’y sont jamais parvenus. Cette première cérémonie est appelée à se renouveler chaque année. Les organisateurs ont répété aux jeunes que les études sont le meilleur passeport pour la vie. Ils les ont incités à ne pas se laisser vaincre par le découragement et le sort des diplômés qui n’est pas toujours enviable.
Y. K.
Journal: Liberté Edition du: 28 juill. 2008
Source :http://www.kabyle.com/ait-saada-honore-ses-laureats-grace-lassociation-des-emigres-thizizwa-1873-280708
| |
|
|
|
|
|
|
|
Histoire : fondation de l’avenir...Commémoration de la mort des colonels Amirouche et Haoues
29/03/2008 19:25
 |
Said Sadi durant sa prise de parole
Le village de Tassaft Ouguemoun qui a vu naître le colonel Amirouche n’arrivait pas à contenir la foule qui l’avait occupé l’espace d’une demi journée.
La commémoration du 49eme anniversaire de la disparition d’Amirouche et de Haoues avait une charge particulière.
Est-ce l’imminence de l’interpellation du gouvernement par Nourdine Ait Hamouda à l’Assemblée nationale sur la séquestration des dépouilles des deux héros de la guerre de libération nationale par Boumediene ?
Est-ce la proximité du 50eme anniversaire de la disparition des deux officiers de l’ALN dont on attend de nouveaux témoignages écrits et, selon de bonnes sources, des informations inédites?
Ce regain d’intérêt pour l’histoire récente exprime t-il une demande plus générale d’un peuple qui veut voir son patrimoine historique réhabilité et protégé des censures et des manipulations ?
Il y a certainement un peu de tout cela.
Le fait est que les compagnons du chahid de la wilaya 3 étaient tous là. Les vielles combattantes qui ont eu à croiser Amirouche étaient aussi au rendez vous. Mais chose plus inhabituelle, les jeunes du tissu associatif comme les universitaires ont tenu à communier avec leurs aînés.
Après avoir salué la foule et tenu à rassurer les Algériens sur sa détermination à continuer son combat pour le respect et la protection de la mémoire des martyrs, le fils du colonel Amirouche passera la parole au responsable des moudjahiddines de la wilaya qui fut l’un des plus jeune officiers de l’ALN.
Dans une courte allocution chargée d’émotion, il rappellera le statut exceptionnel du colonel Amirouche : « c’est lourd de parler de Amirouche ou de Haoues. Quand on a vu leur volonté et leur énergie, on comprend mieux leur combat. Amirouche a structuré sa région comme un vrai dirigeant qui a non seulement organisé son territoire mais aidé les autres wilaya. C’est grâce à des hommes comme Amirouche que l’Algérie est devenue une nation libre. Nous devons toujours savoir que ces hommes avaient un courage et une vision qui ont survécu à leur mort. Pour nous, leur disparition physique n’avait pas réduit notre engagement. Amirouche était mort mais son souvenir continuait à animer nos rangs. Il faut que les jeunes se souviennent de tout cela. »
Invité à prendre la parole, le président de l’APW de Tizi-ouzou Mohand Ikharbane délivrera dans un kabyle châtié un message de fidélité et d’espoir : « Amirouche et Haoues nous ont permis de nous retrouver ici dans la dignité et l’honneur. Nous leur devons notre statut d’hommes libres et nous sommes mis en demeure d’honorer leur combat en restant fidèles à leurs serments. La population qui a souffert et qui est encore bien souvent abandonnée attend de nous efforts et sacrifices pour soulager son quotidien. Je pense notamment à tous ces villages qui ont répondu à l’appel de la patrie et soutenu avec un dévouement exemplaire Amirouche et ses pairs. Le colonel Amirouche a fait de la wilaya 3 une région modèle. En tant que responsable de l’Assemblée de wilaya, je peux assurer en ce jour symbolique tous nos concitoyens que notre seul et unique objectif c’est d’accomplir notre mandat avec le même engagement que celui dont a fait preuve le colonel Amirouche pendant la guerre. Comme lui, qui a mobilisé et organisé le plus grand nombre, je réaffirme devant vous que nous resterons ouverts et disponibles pour accueillir toutes celles et tous ceux qui ont comme souci le bien être de la collectivité.
La seule frontière que nous mettrons à notre action est celle qui sépare l’honneur de la trahison ou l’intégrité de la corruption. »
Le colonel Bouzeghoub, membre du Conseil de la nation témoignera en tant que secrétaire de la wilaya 1 qui a vu le colonel Amirouche intervenir dans les Aurès pour remettre en ordre de bataille une région minée par les conflits internes après la disparition du chahid Benboulaid. Jeune maquisard ayant rejoint les rangs de l’ALN après la grève, M.T. Bouzeghoub apportera un double témoignage en évoquant le soutien financier envoyé par Amirouche pour la wilaya 1 afin de prendre en charge les soldes des moudjahiddines et les pensions des veuves de chahids.
Sur un autre registre, il donnera un éclairage sur le souci permanent d’Amirouche de veiller sur les jeunes cadres en les envoyant à l’étranger pour former les responsables de l’Algérie indépendante. «C’est parce que le colonel Amirouche pensait à l’avenir de
la Nation que j’ai pu faire mes études dans une académie militaire et devenir pilote. C’est aussi grâce à lui que je suis aujourd’hui vivant pour vous apporter ce témoignage.
N’oubliez pas une autre chose essentielle : Amirouche n’a pas seulement donné à sa wilaya un potentiel militaire qui a fait face à l’ennemi ; son envergure a était utile à de nombreuses autres wilayas.»
Intervenant en dernier, Said SADI, dira d’entrée :
« l’histoire est à la nation ce que la fondation est à la maison. Nous sommes aujourd’hui dans un cimetière, nous devons à nos héros respect et devoir de vérité. Sans faire de procès d’intention, il nous faut entreprendre, dans l’urgence, la préservation et la réhabilitation de ce patrimoine commun d’une valeur symbolique et politique exceptionnelle, capital sans lequel aucun peuple ne peut avancer.
Je reviens des Etats-Unis dont la nation moderne a à peine deux siècles et demi d’existence. Le moindre acte, le moindre propos, le moindre site est répertorié et valorisé. Avec des événements ordinaires et sur une période courte, les Américains ont structuré leur mémoire en tant que fondement de leur projet national.
Nous sommes assis sur 3000 ans d’histoire ; nous n’assumons rien. Pire, quand nous ne censurons pas, nous déformons.
Toutes les révolutions ont eu leurs travers. Pour ne rester que dans le cas de
la Kabylie, les pertes et les abus sont terrifiants.
Dans la pression de la guerre, le mouvement de libération algérien a lui aussi connu ses égarements. La semaine passée, la commune de Mekla a réhabilité Ouali Bennai, géant parmi les géants du mouvement national. Dans ce village qui nous accueille, Amar Ould Hammouda a été exécuté par ses frères de combat. Il en fut de même de Mbarek Ait Menguelet, autre héros dont le fils est présent parmi nous. Abane Ramdane, l’architecte de la guerre de libération fut assassiné par ses pairs. Nous ne sommes pas là pour juger ce qui c’est passé dans une guerre sans merci, mais nous devons connaître la vérité pour assumer notre passé, tout notre passé afin de prémunir les générations montantes de pareilles épreuves.
Mais ces pertes inestimables ont connu des rebonds inadmissibles après l’indépendance. Abane a subi des attaques indignes dans l’Algérie d’après guerre. Comme si sa mort physique ne suffisait pas et qu’il fallait une deuxième fois l’enterrer symboliquement.
Krim Belkacem qui a échappé à l’armada française a été tué en Allemagne parce qu’il voulait donner son avis sur la gestion d’un pays dont il fut un libérateur émérite.
Que dire alors du mal absolu : la séquestration des dépouilles mortelles d’Amirouche et Haoues pendant 20 ans pour les soustraire au souvenir et à la reconnaissance de leur peuple.
Aucune autorité, aucun pouvoir, aucune raison d’Etat ne peut justifier de tels forfaits.
Il y a de quoi être pessimiste quand on voit ce qu’a commis le pouvoir algérien contre d’authentiques héros de la nation.
Mais quand on observe, d’un autre coté, les initiatives se multiplier autour des cérémonies consacrant la grandeur et les vertus de ces hommes repères et qu’elles émanent de citoyens souvent jeunes, on est en droit de se dire que la demande de vérité est plus forte que toutes les manœuvres.
Plus le pouvoir essaye de faire oublier ou de souiller la mémoire de ces martyrs, plus les jeunes s’y intéressent et les honorent.
Plus on essaye d’attenter au charisme du colonel Amirouche, plus il habite les cœurs.
Comme tous les enfants de la guerre j’en ai un souvenir inouï. Cet homme était rentré dans la légende de son vivant. Les femmes de nos montagnes le célébraient par des poèmes avant même qu’il y ait quitté le village qui l’accueillait. J’ai dans ma mémoire d’enfant des bribes de phrases de soldats français qui l’évoquaient dans un mélange de haine et de respect.
Mais ce n’est pas sur les compétences militaires d’Amirouche que je m’attarderai aujourd’hui. Je voudrais alerter nos jeunes sur deux qualités relativement peu connues du personnage car des dirigeants se sont employés à les réduire ou les souiller.
La première c’est la dimension politique du colonel Amirouche. Le témoignage de M.Bouzeghoub vient de nous en dévoiler une partie. Amirouche n’était pas seulement un baroudeur, il était un dirigeant qui avait façonné son organisation de sorte à prendre en charge les problèmes sociaux d’une population opprimée. Son administration était d’une performance qu’on voudrait bien retrouver dans celle d’aujourd’hui : pensions livrées dans les délais, assistance sociale quasiment généralisée, système de santé conséquent pour les troupes et couvrant une part non négligeable des besoins de la population.
Mais au-delà, c’est la vision de l’après guerre du colonel Amirouche qu’il nous appartient de valoriser. Formation des cadres pour l’Algérie indépendante, lutte sans merci contre les oligarchies claniques et le régionalisme ont été des préoccupations de tous les instants chez cet homme visionnaire.
Il faudra regrouper et recouper les témoignages des officiers qui ont assisté à la dernière réunion qu’il a tenu en wilaya 3. Tout en les assurant que l’Algérie sera indépendante, Amirouche exhortait ses collaborateurs à rester vigilant.
L’essentiel des motivations de la mission qui devait le conduire à Tunis et dont il ne reviendra jamais était d’ordre politique et non logistique comme on a voulu le faire croire.
La deuxième qualité sur laquelle il faudra se pencher est la dimension humaine que ceux qui ont suivi Amirouche ont pu apprécier. Je m’en tiendrais, pour aujourd’hui, au propos du docteur Laliam qui fut le médecin d’Amirouche en wilaya 3. Agé de 80 ans, il me faisait cette confidence hier soir : j’étais jeune médecin bien établi à Tunis jusqu’au jour ou Amirouche qui y passait vient me voir. Je l’avais connu à Relizane. J’ai décidé de rentrer avec lui autant pour des raisons politiques que personnelles. Il était droit, il était juste, il était sain. On avait envie de lui faire confiance. Du jour au lendemain, j’abandonnai une situation toute faite en Tunisie pour me retrouver quelques semaines plus tard dans les massifs de l’Akfadou. Je l’ai suivi d’abord et avant tout parce que c’était lui.
Pour finir, mes chers frères, nous devons aussi être des chercheurs de vérité dans le passé si on veut sauver notre pays.
En tant qu’élus nous ferons tout pour que les institutions évoluent et s’amendent de fautes qui ne doivent plus se reproduire et que l’on ne peut pas imputer à l’ennemi. En tant que citoyens vous nous trouverez toujours à vos cotés pour reconstruire et protéger la mémoire de notre peuple. »
Source: http://www.rcd-algerie.org/index.php?id_rubrique=167&id_article=841
Commentaire de titi (17/12/2008 16:57) :
tassaft est le village des mes grands parents , comme je vous l'ai
deja ecris je n'ai pas eu la chance de le visiter car je n'habite
pas a coté , j'espere retrouver des photos encore plus belle de mon
village afin de le faire decouvrir a mes amis(es)encore une fois mille
mercie !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
|
| |
|
|
|
|
|
|
|
Zouvga est située au cœur de la Kabylie ...Virée dans une minirépublique
21/02/2008 01:40
Reportage réalisé par : Nabila Belbachir et Mohamed Mouloudj
Une chape de brume recouvrait les alentours, en cette matinée de la Saint-Valentin. Le froid nous chatouillait. Une fraîcheur revigorante nous faisait oublier remue-ménage quotidien de la capitale continuellement étouffée par les sempiternelles files de voitures, les ronronnements des moteurs, la sécheresse des âmes souvent prises par le souci du pécule... Taqsavt, notre première halte. Le décor du barrage est féerique. Autour, les villages teints d’une éclatante verdure donnent un avant-goût d’une journée bien aérée. La Kabylie n’a rien perdu de sa beauté, de sa personnalité et de son existence… La cinquantaine de kilomètres qui séparent l’ex-Fort-National de Illilten, notre destination ne semble pas nous affecter. Ni les virages qui donnent des nausées, ni le chemin escarpé par endroits ne nous faisaient quoi que ce soit, devant les paysages extravagants qui nous entourent. Ces chemins nous rappellent, à tous, la citation kabyle qui disait : "Pour aller à Larvâa Nat Yiraten, quel que soit le chemin que tu prends, c'est un chemin qui monte". Les séquelles du Printemps noir de Kabylie demeurent vivaces dans ces lieux qui ont vu mourir ses meilleurs filles et fils. Les stèles érigées en leurs mémoires rappellent sans cesse le climat de terreur qui s’est installé durant presque deux années entre 2001 et 2003. A la sortie de Larvâa Nat Yiraten vers Michelet, Ichariden nous ouvre les bras. C’est un lieu de mémoire de toute la région, où se sont livrés des combats farouches entre l’armée coloniale menée par le général " Randon " et les résistants menés par l’héroïne Fadhma N’ Soumer en 1857.
Le décor apocalyptique de la guerre de Libération demeure presque le même. En effet, un barrage militaire fixe est dressé sur la même route. La recrudescence des attentats terroristes islamistes en Kabylie ces dernières années ont en décidé ainsi.
A Aïn El-Hammam, ex-Michelet, les montées s’amenuisent, le chauffeur fait appel à ses freins. Nous quittons les hauteurs de Michelet vers Iferhounène, commune limitrophe. En cours de route, les paysages pittoresques nous attirent de partout. "Ici on n’a rien mais on ne manque pas de beaucoup de choses", s’est laissé dire un jeune de la région.
Slalomant pendant une bonne demi-heure entre les virages qui mènent vers Illilten, voici une porte érigée à l’entrée de la commune comme signe de " limitation des territoires ". Une petite piste sur la gauche vous accueille, elle mène vers Zouvga, le village modèle de la région. Il est situé à quelque 70 kilomètres au sud-ouest de Tizi Ouzou. Il compte une population avoisinant les 1 200 âmes.
Arrivés au village, Lamara Gouadfel, nous a reçus d’un air chaleureux, avant de nous faire visiter les merveilleuses ruelles et maisonnettes kabyles mariées à une architecture modernisée. Parcourons la placette où se regroupent les hommes du village, celle-ci entourée d’un décor qui ne trompe pas l’œil et qui te laisse assoiffé de découvrir d’autre sites symboles de la richesse de cette région montagnarde. La preuve est là ! 81 martyrs se sont sacrifiés pour la liberté de ses enfants. Ces derniers, avec leur bravoure, ont su honorer la mémoire de leurs aïeux. Ils ont fait de la terre pour laquelle l’ancienne génération s’est sacrifiée un paradis pour les présentes et futures générations. Lamara est membre du comité et il est aussi vice-président d’APC. Un béret breton sur la tête, nous nous lançons, avec lui à la découverte d’autres coins de ce village hors normes. Première impression dans ces ruelles et sentiers, aucune immondice sur les chemins du village. Par ailleurs, les chemins sont faits de pavés. La pierre taillée recouvre tous les sentiers. A l’intérieur même, et aux moindres recoins, herbes séchés, ordures ménagères ou autres déchets n’ont pas le droit de cité. Sur ce point, notre " guide " nous informe qu’un agent est désigné par le village afin de ramasser tous les déchets ménagers et autres. Et gare ! À celui qui enfreindra la règle. "Une amende de 1000 DA pour celui qui jetterait des ordures même dans sa propriété", nous fera savoir notre interlocuteur. Ce village a reçu le premier prix "du village le plus propre" à l’échelle de la wilaya de Tizi Ouzou, (voir encadré). Sur ce point, Lamara nous informe que ce prix a été institué par feu Rabah Aissat, ex-président d’APW assassiné l’année passée. M. Aissat avait prévu ce concours afin d’encourager les villages de la wilaya à activer dans ce sens. "Aujourd’hui, il est parti mais son initiative restera pour l’éternité pour témoigner de sa grandeur", a ajouté notre guide.Les chemins que nous avons parcourus sont conçus de telle manière qu’ils débouchent tous sur la placette. Cette dernière est entourée par une mosquée, dont une partie a été construite en 1950 tandis que l’autre date de 1924. Ce lieu de culte nommé Ljemâ Bwegueni, tout comme Azrou n’Thor, est un autre lieu de rites et de pèlerinage, qui a une histoire particulière. Selon Lamara, alors que les villageois procédaient aux fouilles pour l’érection d’une mosquée, ils s’aperçurent que les travaux de leur chantier stagnaient tandis qu’ils avançaient sur un autre lieu. Le destin a fait que la mosquée soit bâtie dans ce lieu qui a vu l’armée française la bombarder de bombes qui n’atteignaient pas les habitants qui s’étaient réfugiés à l’intérieur. A ses côtés se trouve le cimetière où repose les dépouilles des enfants du village. Sur le bas-côté de la placette, une stèle orne le lieu. Elle représente un instrument traditionnel des sculpteurs sur bois. Un vieil homme tenait un ciseau à l’aide duquel il façonne toute sorte d’outils de cuisine traditionnelle. La technique se résume à pédaler sur une traverse en bois qui fait rouler le tronc d’arbre, dont des mains magique fabriquaient jadis des outils d’arts. Cette activité artisanale n’a pas encore disparue. A Zouvga, la sculpture sur bois se transmet de génération en génération, sauf qu’aujourd’hui, le moule traditionnel à disparu pour laisser place aux machines électriques.
Alimentation en eau potable, un projet de l’Etat…supporté par le village
A Illilten, les problèmes se rassemblent. C’est les communautés villageoises qui ont pris leur destin en mains pour subvenir à leurs besoins nécessaires en matière d’eau. Etant une région montagneuse, les sources ont été exploitées. L’acheminement de l’eau vers les villages a été assuré par les citoyens eux-mêmes. Avec le concours financier des émigrés, des millions de dinars ont été déboursés afin d’alimenter tous les villageois en eau potable. "L’eau a été conduite sur une distance de 6 kilomètres, soit de la montagne jusqu’au village", souligne Lamara. 200 maisons ont bénéficié de ce projet. En outre, les travaux ont été réalisés par un volontariat général des habitants pendant plus de trois mois. Le volontariat ou L’mecmal, synonyme de la tiwizi ancestrale demeure encore.
Par ailleurs, Lamara a tenu à remercier M. Abbas, directeur de l’Hydraulique de la wilaya de Tizi Ouzou pour "son aide précieuse au village". M. Lamara a ajouté que le village sera équipé d’un troisième château d’eau. Il a souligné qu’un agent s’occupe de cette tâche, qui consiste à réguler la distribution d’eau.
Des infrastructures nouvelles s’érigent au village
En outre, ce village, malgré son emplacement éloigné de la ville, possède une salle de soin, rattachée au secteur sanitaire de Ain El Hammam. L’histoire de cette salle renseigne sur le travail de rafistolage des pouvoirs publics. En fait, un centre sanitaire a été construit sur les hauteurs du village mais sans pour autant décidé de sa mise en service. Les malades chroniques du village ainsi que les vieillards sont dans l’obligation de se déplacer pour un simple contrôle de tension ou consultation. Si ce n’est l’engouement des villageois, les malades de Zouvga périront dans une indifférence totale des autorités.
S’ajoute à cela la crèche qui a permis aux chérubins du village une pré-scolarité déjà offerte aux enfants des villes. Financée par les citoyens du village, elle est équipée de tous les matériaux éducatifs des temps modernes. Allant des chaises, tables, tableau magnétique, téléviseur avec DVD pour la diffusion des dessins animés et enfin des jeux instructifs. La crèche est d’une propreté remarquable. Une femme de ménage payée par les villageois assure la salubrité des lieux.
"Elle reçoit pour le moment 17 enfants, âgés de trois à cinq ans", souligne Lamara.
Au sous-sol de la bâtisse abritant la crèche, l’association culturelle et celle sportive du village ont élu domicile. A quelques encablures de là, juste à proximité de la place du village, un grand immeuble abrite le siège du comité. "Il est financé par l’ambassade du Canada à hauteur d’un million de dinars tandis que le village assure le reste, notamment les émigrés", révèle Lamara.
La bâtisse non encore achevée, n’est pas seulement un endroit de réunion. Elle sert aussi d’amphithéâtre pour les cours de soutien aux classes d’examens. Dans la salle de réunion, un amas d’objets traditionnels entreposés dans la salle, rappellent sans cesse, la vie d’autrefois dans une maison kabyle et les outils qui formaient jadis, leurs ustensiles. Au sous-sol de la bâtisse, notre surprise fut grande, deux sources d’eau attirent notre attention. L’une d’elle est finement ciselée et ressemble étrangement à Azrou n’Thor.
Son eau, agréable au goût est d’une qualité supérieure. Elle jaillit d’une source intarissable. L’autre est une fontaine à l’architecture moderne. Cette fontaine fraîche en été et chaude en hiver étanchant la soif de tous les passants, s’appelle Tala Tqaâts.
Azrou n’Thor, le saint de la région
Il est célébré trois fois par an. Les trois premiers week-ends de chaque mois d’août, les citoyens d’Ait Adellah, de Takhlijt At Atsou ainsi que ceux de Zouvga organisent, chaque village séparément, la fête à plus de 1 200 mètres d’altitude. C’est un moment de villégiature et de confession pour les invités qui viennent des quatre coins de la Kabylie et même d’ailleurs.
La visite de courtoisie à Zouvga est inoubliable. Au delà de la journée distraite qu’on a vécu en compagnie des humbles citoyens de ce merveilleux village, la virée nous a permis de concevoir et comprendre, en même temps, la manière avec laquelle les hommes marient tradition et modernité, pour en sortir avec une mélange socioculturel des plus harmonieux. L’œuvre réalisée par les citoyens de Zouvga est admirable.
Elle sert d’exemple aux autres villages de la région lesquels tentent à leurs tours d’instaurer une nouvelle dynamique de prise en charge de la cité. Triste nous étions en quittant Zouvga, avec l’espoir d’y retourner un jour…. Mille mercis aux habitants de Zouvga qui nous et vous ont fait découvrir cette perle parmi d’autres en Kabylie.
Source : http://www.depechedekabylie.com/read.php?id=51986&ed=MTc0MA==
Commentaire de N.B. M.M. (21/02/2008 02:18) :
Le prix du village le plus propre est décerné à Zouvga
Le concours du village le plus propre a été institué par feu Rabah Aissat.
Cette année, il a été décerné à Zouvga. Tous les villages sont admis
d’avance au concours. Une commission de daïra et une autre de wilaya
procèdent, par élimination, à la désignation du lauréat.
Zouvga mérite bien ce titre.
La volonté des villageois et celle du comité ont grandement contribué à
instaurer cette culture. Un camion-poubelle d’une valeur de 9,5 millions
de dinars, une décharge à la sortie du village est aménagée à cet effet. Un
agent fait la collecte tous les matins. Les citoyens de leur côté déposent
leurs ordures ménagères dans les poubelles " vertes " disposées dans chaque
quartier, et à chaque coin de rue. Même les toilettes publiques du village
sont d’une propreté irréprochable. " Si on en est arrivé là, c’est grâce
à la volonté des citoyens ", résume Lamara, qui a tenu à rendre hommage à
ses concitoyens, notamment émigrés. Le lot du concours enveloppe de trois
millions de dinars offerte est au village par les autorités de wilaya.
http://www.depechedekabylie.com/read.php?id=51988&ed=MTc0MA==
|
| |
|
|
|
|