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Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre:Tassaft Ouguemoune
25/07/2008 11:07
Tassaft Ouguemoun est un village d'Algérie, situé dans la wilaya de Tizi-Ouzou, à une trentaine de kilomètres de la ville de Tizi-Ouzou, sur les hauteurs de la Grande Kabylie. Tassaft Ouguemoun tient son nom d'un énorme chêne (tassaft signifie chêne en kabyle) qui dominait le lieu, et servait de repère aux voyageurs, dans le temps.
Durant la colonisation, suite à un découpage administratif, Tassaft Ouguemoun fut proclamée commune regroupant plus d'une vingtaine de villages. Elle le demeura même après l'indépendance où elle devient Commune de Tassaft jusqu'en 1985, l'année où elle se voit scindée en trois communes : Akbil, Iboudrarène et Yattafen. Aujourd'hui, Tassaft, le village, fait partie de la commune d'Iboudrarène, daira d'Ath Yanni.
Le nombre d'habitants que compte le village avoisine 1250, répartis en quatre grandes familles (iderman) : Ath Ouarab, Ath Dahmane, Ath Hamouda et Ath Ammor.
Situation géographique :
Tassaft Ouguemoun est située au nord-est de la ville de Tizi-Ouzou. Perché sur une colline à 850 mètres d'altitude, le village est entouré de Ath menguellet à l'est, des Ouacifs à l'ouest, d'Iboudrarène, dominés par le massif du Djurdjura au sud et de Ath Erbah et ath Yanni (Beni-Yenni) au nord.
Le village Tassaft occupe une place géostratégique importante dans la région. Il a été choisi durant la guerre d'Algérie (1954-1962) pour être le siège d'une Section Administrative Spéciale (S.A.S) et d'une caserne de gendarmerie ayant abrité des militaires. Il y avait même une piste d'atterrissage pour hélicoptères, sise à Thighilt Ath Ouahioune (l'actuel carré des martyrs). En plus, la route nationale n°30 (RN 30) qui relie Tizi-Ouzou à Bouira, passe par le village, exactement à la place principale qui se nomme Tizi N'Tqerabt (Le col du cimetière) ou encore "Agarage". L'ouverture de cette route (en 1941) a été très avantageuse puisqu'elle a permis au village de connaître son extension et son développement. En effet, certains villageois habitant jusque là la crète du village, ont profité de cette opportunité en construisant leurs habitations aux abords de cette route. Ce qui a favorisé d'ailleurs l'activité commerciale, notamment par l'ouverture de différents commerces (épiceries, cafés, Kiosques Multi-Services, cybercafés, serrurerie, boucherie, etc.). Aujourd'hui même un marché hébdomadaire tient lieu chaque jeudi à Tassaft, au niveau de la place "Agarage", tout au long de cette RN 30 qui la traverse.
Les valeureux fils :
Tassaft Ouguemoun a marqué l'histoire nationale grâce aux sacrifices de ses dignes et valeureux fils. Il est à remarquer que chaque crise que traversa le pays (l'Algérie), est funestement marquée, pour ce village, par la perte de l'un de ses valeureux fils. Ainsi, Amar Ould Hamouda, militant de la cause nationale et membre du PPA (parti du peuple algérien), taxé de berbériste, fut assassiné en 1956. Durant la guerre d'Algérie, nommé colonel de la wilaya 3, Amirouche Aït Hamouda tomba au champ d'honneur en 1959. Quelques décennies plus tard, le terrorisme barbare arracha deux dignes fils de ce village, en l'occurrence Djaffer Ouahioune (animateur du 20 avril 1980) et Kamel Aït Hamouda, assassinés en 1997 au lycée de Beni Yenni. La crise que traversa la Kabylie de 2001 à 2003, connue sous le nom du "printemps noir", emmènera avec elle Azzedine Yousfi, assassiné également en 2003 par les gendarmes, ce qui clôt de ce fait cette liste macabre.
Nous retiendrons aussi des personnalités qui sont connues pour leurs divers engagements, notamment Chabane Ouahioune qui est un écrivain reconnu, Mustapha Bacha (un des 24 détenus durant le printemps 1980) qui fut syndicaliste et membre fondateur du RCD, Said Ouahioune qui fut membre actif du RCD et aussi fervent défenseur de la cause amazigh qui reste peu connu, Yousfi Madjid ex-député RCD de la wilaya de Boumerdes en 1997 et Nordine Ait Hamouda, député RCD en 1997 et 2007 de la wilaya de Tizi Ouzou.
Le mouvement associatif : [modifier]
Juste après l'ouverture démocratique en Algérie, la jeunesse de Tassaft Ouguemoun, par l'initiative et la lucidité notamment de Mustapha Bacha, s'organisa dans un cercle associatif très actif, pour s'engager dans de nombreuses activités culturelles et artistiques.
Ainsi, l' "association culturelle Amar Ath Hamuda" (Tidukla tadelsant Amar At Hamuda) fut créée en 1989. Elle tient son nom du regretté Amar Ould-Hamouda, militant du PPA-MTLD, un des pionniers de la cause berbériste et d'une "Algérie algérienne" dont la lutte pour la réhabilitation a été un objectif majeur pour l'ensemble des adhérants de l'association, et même pour tous les habitants du village Tassaft.
L'association s'assignera également plusieurs objectifs, en particulier la revalorisation du patrimoine historique et culturel kabyle. Par la célébration des dates anniversaires (Amar Ould-Hamouda (1956), Amirouche Ait-Hamouda (1959), Yenayer, 20 avril,...), une dynamique culturelle et artistique anima le village - pour ne pas dire toute la région - des années durant. Ces commémorations ont toujours été l'occasion pour raviver une culture berbère brimée et méprisée par le pouvoir en place, et ce depuis l'indépendance de l'Algérie (1962).
Chaque année, les dates susmentionnées sont célébrées à travers plusieurs activités qui se caractérisent en des expositions, des conférences et des débats (animés notamment par Mohend Ou Idir Ait Amrane, Hamane Abdellah, Ferhat Mhenni et les docteurs Malika et Ahmed Zaid), des soirées artistiques : le théâtre oû se joueront des pièces du célèbre Mohia (Tachbalit et Si Lahlou) ou encore la pièce "Thita" écrite et jouée par les jeunes de Tassaft activant au sein de l'association, chant traditionnel, sketchs et monologues, récitals poétiques,... et égalemnt des galas artistiques où déferlèrent des chanteurs et chanteuses kabyles notoires à l'instar de Cherif Hamani, le groupe Debza, Zedak Mouloud, Hacène Ahris, Louisa, Ideflawen, le Groupe Idourar, les fils d'Athmani, Ait Ziane Salah et... Matoub Lounes.
Il faut aussi mentionner deux chanteurs vedettes issus du village Tassaft, dont les carrières furent en quelque sorte attachées à la trajectoire de cette association : il s'agit de Hocine Ouahioune et Ben Amer Arab, qui par leur douce voix bercèrent et bercent encore tous ceux épris de radieuses mélodies.
L'association a cessé toute activité depuis 1998. Son siège abrite aujourd'hui un central téléphonique appartenant aux services des PTT. Mais la graine de l'organisation et de la mobilisation n'a pas pour autant abondonné les jeunes du village. En effet, un nouveau cercle regroupant les enfants du village, là où ils soient (au pays ou à l'étranger), est créé en 2006 et porte le nom de "AZAR".
Le cercle AZAR se veut être un point de rencontre de tous ceux qui, de près ou de loin, peuvent apporter une quelconque contribution, notamment financière, cela dans le but d'apporter de l'aide aux habitants du village qui sont dans la nécessité, et surtout assister les écoliers en les motivant davantage pour la réussite dans leurs études. En plus de la présence sur la toile, où l'on trouve le blog du cercle AZAR, des actions conrètes, telle l'offre de récompense aux élèves bacheliers (res) sont aussi retenues par les membres du cercle.
Le blog (http://tassaft.vip-blog.com/.) propose des sujets et des thèmes aussi riches que variés. On y trouve plusieurs rubriques qui informent le lecteur sur l'actualité, la culture, l'histoire (de Tassaft particulièrement) et divers autres sujets encore.
Merci a Khelifa Hareb pour la photo de Tassaft (en haut)...
Arezki Ait-Ouahioune
Commentaire de tassaft (21/03/2013 03:06) :
merci de vos visites et commentaires sur mon blog!Bonne continuation!
http://tassaft.vip-blog.com/
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Histoire : fondation de l’avenir...Commémoration de la mort des colonels Amirouche et Haoues
29/03/2008 19:25
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Said Sadi durant sa prise de parole
Le village de Tassaft Ouguemoun qui a vu naître le colonel Amirouche n’arrivait pas à contenir la foule qui l’avait occupé l’espace d’une demi journée.
La commémoration du 49eme anniversaire de la disparition d’Amirouche et de Haoues avait une charge particulière.
Est-ce l’imminence de l’interpellation du gouvernement par Nourdine Ait Hamouda à l’Assemblée nationale sur la séquestration des dépouilles des deux héros de la guerre de libération nationale par Boumediene ?
Est-ce la proximité du 50eme anniversaire de la disparition des deux officiers de l’ALN dont on attend de nouveaux témoignages écrits et, selon de bonnes sources, des informations inédites?
Ce regain d’intérêt pour l’histoire récente exprime t-il une demande plus générale d’un peuple qui veut voir son patrimoine historique réhabilité et protégé des censures et des manipulations ?
Il y a certainement un peu de tout cela.
Le fait est que les compagnons du chahid de la wilaya 3 étaient tous là. Les vielles combattantes qui ont eu à croiser Amirouche étaient aussi au rendez vous. Mais chose plus inhabituelle, les jeunes du tissu associatif comme les universitaires ont tenu à communier avec leurs aînés.
Après avoir salué la foule et tenu à rassurer les Algériens sur sa détermination à continuer son combat pour le respect et la protection de la mémoire des martyrs, le fils du colonel Amirouche passera la parole au responsable des moudjahiddines de la wilaya qui fut l’un des plus jeune officiers de l’ALN.
Dans une courte allocution chargée d’émotion, il rappellera le statut exceptionnel du colonel Amirouche : « c’est lourd de parler de Amirouche ou de Haoues. Quand on a vu leur volonté et leur énergie, on comprend mieux leur combat. Amirouche a structuré sa région comme un vrai dirigeant qui a non seulement organisé son territoire mais aidé les autres wilaya. C’est grâce à des hommes comme Amirouche que l’Algérie est devenue une nation libre. Nous devons toujours savoir que ces hommes avaient un courage et une vision qui ont survécu à leur mort. Pour nous, leur disparition physique n’avait pas réduit notre engagement. Amirouche était mort mais son souvenir continuait à animer nos rangs. Il faut que les jeunes se souviennent de tout cela. »
Invité à prendre la parole, le président de l’APW de Tizi-ouzou Mohand Ikharbane délivrera dans un kabyle châtié un message de fidélité et d’espoir : « Amirouche et Haoues nous ont permis de nous retrouver ici dans la dignité et l’honneur. Nous leur devons notre statut d’hommes libres et nous sommes mis en demeure d’honorer leur combat en restant fidèles à leurs serments. La population qui a souffert et qui est encore bien souvent abandonnée attend de nous efforts et sacrifices pour soulager son quotidien. Je pense notamment à tous ces villages qui ont répondu à l’appel de la patrie et soutenu avec un dévouement exemplaire Amirouche et ses pairs. Le colonel Amirouche a fait de la wilaya 3 une région modèle. En tant que responsable de l’Assemblée de wilaya, je peux assurer en ce jour symbolique tous nos concitoyens que notre seul et unique objectif c’est d’accomplir notre mandat avec le même engagement que celui dont a fait preuve le colonel Amirouche pendant la guerre. Comme lui, qui a mobilisé et organisé le plus grand nombre, je réaffirme devant vous que nous resterons ouverts et disponibles pour accueillir toutes celles et tous ceux qui ont comme souci le bien être de la collectivité.
La seule frontière que nous mettrons à notre action est celle qui sépare l’honneur de la trahison ou l’intégrité de la corruption. »
Le colonel Bouzeghoub, membre du Conseil de la nation témoignera en tant que secrétaire de la wilaya 1 qui a vu le colonel Amirouche intervenir dans les Aurès pour remettre en ordre de bataille une région minée par les conflits internes après la disparition du chahid Benboulaid. Jeune maquisard ayant rejoint les rangs de l’ALN après la grève, M.T. Bouzeghoub apportera un double témoignage en évoquant le soutien financier envoyé par Amirouche pour la wilaya 1 afin de prendre en charge les soldes des moudjahiddines et les pensions des veuves de chahids.
Sur un autre registre, il donnera un éclairage sur le souci permanent d’Amirouche de veiller sur les jeunes cadres en les envoyant à l’étranger pour former les responsables de l’Algérie indépendante. «C’est parce que le colonel Amirouche pensait à l’avenir de
la Nation que j’ai pu faire mes études dans une académie militaire et devenir pilote. C’est aussi grâce à lui que je suis aujourd’hui vivant pour vous apporter ce témoignage.
N’oubliez pas une autre chose essentielle : Amirouche n’a pas seulement donné à sa wilaya un potentiel militaire qui a fait face à l’ennemi ; son envergure a était utile à de nombreuses autres wilayas.»
Intervenant en dernier, Said SADI, dira d’entrée :
« l’histoire est à la nation ce que la fondation est à la maison. Nous sommes aujourd’hui dans un cimetière, nous devons à nos héros respect et devoir de vérité. Sans faire de procès d’intention, il nous faut entreprendre, dans l’urgence, la préservation et la réhabilitation de ce patrimoine commun d’une valeur symbolique et politique exceptionnelle, capital sans lequel aucun peuple ne peut avancer.
Je reviens des Etats-Unis dont la nation moderne a à peine deux siècles et demi d’existence. Le moindre acte, le moindre propos, le moindre site est répertorié et valorisé. Avec des événements ordinaires et sur une période courte, les Américains ont structuré leur mémoire en tant que fondement de leur projet national.
Nous sommes assis sur 3000 ans d’histoire ; nous n’assumons rien. Pire, quand nous ne censurons pas, nous déformons.
Toutes les révolutions ont eu leurs travers. Pour ne rester que dans le cas de
la Kabylie, les pertes et les abus sont terrifiants.
Dans la pression de la guerre, le mouvement de libération algérien a lui aussi connu ses égarements. La semaine passée, la commune de Mekla a réhabilité Ouali Bennai, géant parmi les géants du mouvement national. Dans ce village qui nous accueille, Amar Ould Hammouda a été exécuté par ses frères de combat. Il en fut de même de Mbarek Ait Menguelet, autre héros dont le fils est présent parmi nous. Abane Ramdane, l’architecte de la guerre de libération fut assassiné par ses pairs. Nous ne sommes pas là pour juger ce qui c’est passé dans une guerre sans merci, mais nous devons connaître la vérité pour assumer notre passé, tout notre passé afin de prémunir les générations montantes de pareilles épreuves.
Mais ces pertes inestimables ont connu des rebonds inadmissibles après l’indépendance. Abane a subi des attaques indignes dans l’Algérie d’après guerre. Comme si sa mort physique ne suffisait pas et qu’il fallait une deuxième fois l’enterrer symboliquement.
Krim Belkacem qui a échappé à l’armada française a été tué en Allemagne parce qu’il voulait donner son avis sur la gestion d’un pays dont il fut un libérateur émérite.
Que dire alors du mal absolu : la séquestration des dépouilles mortelles d’Amirouche et Haoues pendant 20 ans pour les soustraire au souvenir et à la reconnaissance de leur peuple.
Aucune autorité, aucun pouvoir, aucune raison d’Etat ne peut justifier de tels forfaits.
Il y a de quoi être pessimiste quand on voit ce qu’a commis le pouvoir algérien contre d’authentiques héros de la nation.
Mais quand on observe, d’un autre coté, les initiatives se multiplier autour des cérémonies consacrant la grandeur et les vertus de ces hommes repères et qu’elles émanent de citoyens souvent jeunes, on est en droit de se dire que la demande de vérité est plus forte que toutes les manœuvres.
Plus le pouvoir essaye de faire oublier ou de souiller la mémoire de ces martyrs, plus les jeunes s’y intéressent et les honorent.
Plus on essaye d’attenter au charisme du colonel Amirouche, plus il habite les cœurs.
Comme tous les enfants de la guerre j’en ai un souvenir inouï. Cet homme était rentré dans la légende de son vivant. Les femmes de nos montagnes le célébraient par des poèmes avant même qu’il y ait quitté le village qui l’accueillait. J’ai dans ma mémoire d’enfant des bribes de phrases de soldats français qui l’évoquaient dans un mélange de haine et de respect.
Mais ce n’est pas sur les compétences militaires d’Amirouche que je m’attarderai aujourd’hui. Je voudrais alerter nos jeunes sur deux qualités relativement peu connues du personnage car des dirigeants se sont employés à les réduire ou les souiller.
La première c’est la dimension politique du colonel Amirouche. Le témoignage de M.Bouzeghoub vient de nous en dévoiler une partie. Amirouche n’était pas seulement un baroudeur, il était un dirigeant qui avait façonné son organisation de sorte à prendre en charge les problèmes sociaux d’une population opprimée. Son administration était d’une performance qu’on voudrait bien retrouver dans celle d’aujourd’hui : pensions livrées dans les délais, assistance sociale quasiment généralisée, système de santé conséquent pour les troupes et couvrant une part non négligeable des besoins de la population.
Mais au-delà, c’est la vision de l’après guerre du colonel Amirouche qu’il nous appartient de valoriser. Formation des cadres pour l’Algérie indépendante, lutte sans merci contre les oligarchies claniques et le régionalisme ont été des préoccupations de tous les instants chez cet homme visionnaire.
Il faudra regrouper et recouper les témoignages des officiers qui ont assisté à la dernière réunion qu’il a tenu en wilaya 3. Tout en les assurant que l’Algérie sera indépendante, Amirouche exhortait ses collaborateurs à rester vigilant.
L’essentiel des motivations de la mission qui devait le conduire à Tunis et dont il ne reviendra jamais était d’ordre politique et non logistique comme on a voulu le faire croire.
La deuxième qualité sur laquelle il faudra se pencher est la dimension humaine que ceux qui ont suivi Amirouche ont pu apprécier. Je m’en tiendrais, pour aujourd’hui, au propos du docteur Laliam qui fut le médecin d’Amirouche en wilaya 3. Agé de 80 ans, il me faisait cette confidence hier soir : j’étais jeune médecin bien établi à Tunis jusqu’au jour ou Amirouche qui y passait vient me voir. Je l’avais connu à Relizane. J’ai décidé de rentrer avec lui autant pour des raisons politiques que personnelles. Il était droit, il était juste, il était sain. On avait envie de lui faire confiance. Du jour au lendemain, j’abandonnai une situation toute faite en Tunisie pour me retrouver quelques semaines plus tard dans les massifs de l’Akfadou. Je l’ai suivi d’abord et avant tout parce que c’était lui.
Pour finir, mes chers frères, nous devons aussi être des chercheurs de vérité dans le passé si on veut sauver notre pays.
En tant qu’élus nous ferons tout pour que les institutions évoluent et s’amendent de fautes qui ne doivent plus se reproduire et que l’on ne peut pas imputer à l’ennemi. En tant que citoyens vous nous trouverez toujours à vos cotés pour reconstruire et protéger la mémoire de notre peuple. »
Source: http://www.rcd-algerie.org/index.php?id_rubrique=167&id_article=841
Commentaire de titi (17/12/2008 16:57) :
tassaft est le village des mes grands parents , comme je vous l'ai
deja ecris je n'ai pas eu la chance de le visiter car je n'habite
pas a coté , j'espere retrouver des photos encore plus belle de mon
village afin de le faire decouvrir a mes amis(es)encore une fois mille
mercie !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
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Map of Tassaft (Algeria)
18/03/2008 04:58
regional and 3d topo map of Tassaft, Algeria ::
Tassaft (Tizi Ouzou, Algeria)
Tassaft is a populated place in Tizi Ouzou, which is a region of Algeria.
An overview map of the region around Tassaft is displayed below.
airports close to Tassaft, Algeria ::
The closest airport is BJA - Bejaja Soummam, located 76.4 km east of Tassaft. More nearby airports include ALG - Algier Houari Boumediene 93.3 km west, GJL - Jijel 148.5 km east, BSK - Biskra 236.6 km south east,
places near Tassaft, Algeria ::

Places with similiar names to Tassaft, Algeria ::
Disclaimer ::
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Les troupes du Colonel Amirouche, les chasseurs alpins et les Harkis "
25/02/2008 18:51
Prochainement aux éditions Publibook
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Résumé : 1958. Iferhounène, un village kabyle suspendu dans les airs, face à l’imposant pic d’Azrou n’Thor. Un village, mais aussi un camp militaire français. Les chasseurs alpins d’un côté, les fellaghas de l’autre. Abdenour a alors huit ans. Avec ses yeux d’enfant, il assiste aux exactions dites pacificatrices de l’occupant. Au choix des rebelles. A celui des Harkis. A l’être humain en action… |
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Critique : Après « Fils de fellagha » et « La Guerre vécue par un chasseur alpin », Abdenour Si Hadj Mohand poursuit son travail de mémoire en dénonçant une fois encore le cauchemar colonialiste. Toujours aussi vibrant de colère et d’émotion, il apporte une pierre de plus à l’honneur d’un peuple algérien déchiré. Et s’il condamne, il cherche aussi à comprendre. A l’heure où certains veulent vanter les effets bénéfiques du colonialisme, il semble plus que nécessaire de se plonger dans cette leçon d’Histoire.
A les salutations fraternelles de l'Auteur A SI HADJ MOHAND, pour AREZKI -Tassaft http://www.publibook.com
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Guerre d'Algérie(Kabylie 1954-1962)
25/02/2008 01:38
Guerre d’Algérie 1954-1962 Accrochage à Iril El Arvi Iferhounéne Eté 1961, toute la région d’iferhounéne était plongée dans le noir d’une nuit fraîche sans étoile, ni clair obscur. À 150 mètres seulement du village est posté depuis 1956 le camp des chasseurs alpins entouré de fils barbelés et quadrillé aux quatre coins cardinaux par des blockhaus. Régulièrement les soldats roumi, accompagnés de supplétifs autochtones, venaient visiter le village non pas pour un Salem alikoum (1) plein de courtoisie pour ces kabyles à l’hospitalité légendaire, mais bien pour s'adonner aux fouilles et aux interrogatoires d’une population déjà fortement ébranlée par les premières exécutions sommaires et les fréquentes attaques nocturnes des éléments solidement armés du redoutable colonel Amirouche. (1) Salem alikoum : que le salut soit sur vous Cette horde de fse et fsna, vient souvent la nuit arracher brutalement à leur sommeil profond, ces montagnards innocents, primitifs j’allais dire sans aucune connotation péjorative. La trouille, la faim, le froid règnent déjà en maîtres absolus dans cette atmosphère de guerre, de mort. Cette nuit, ils étaient nombreux, ces fsna envoyés en renfort à partir de Palestro (2).Ces soldats français d’origine algérienne, on les appelait ici chez nous, les Imnouchens (2). (2) imnouchens : c’est le nom en kabyle donné aux supplétifs de la région de Palestro ( Lakhdaria) qui sont dispatchés sur d’autres régions de Kabylie Ces imnouchenes, vont se fondre dans cette compagnie composée de plusieurs sections de FSE, FSNA, et de harkis originaires des villages avoisinant. Il y en aurait même de nos voisins, sans doute un peu trop jeunes pour se manifester de façon agressive. Cette nuit qui restera gravée dans la mémoire de tous ces indigènes kabyles Sera témoin pour l’histoire de la Kabylie d’un violent accrochage entre fellaghas et les éléments supplétifs fsna, ces imnouchens, encadrés par les chasseurs du lieutenant HEIM. A contrebas du village iril El Arbi (Ath ARVI en kabyle) à 1 km à peine à vol d'oiseau et à moins de 3, en empruntant la piste carrossable et sinueuse, un dur accrochage venait de se produire, opposant un groupe de maquisards retranchés dans une grotte au lieu dit thilmanthine (3), aux militaires français qui les avaient encerclés. (3) thilmathine : champ situé à contrebas du village ATH ARVI, et surplombant le village TIKILSA, sur le trajet de l’oued Tirourda.Ce nom de camp, comme, il est courant chez les kabyles, est donné pour signifier les prairies. Cet accrochage va mobiliser des renforts militaires mais aussi des hommes kabyles puisés dans la population civile. Le repère des fellagas cerné, mis dans un état de siége, attendait des renforts et des munitions du camp d’iferhounene. Il était à peine 6 heures ou 7 heures du soir. Une section complète des chasseurs alpins, dans laquelle figurait le redoutable harki du nom de Mohand T s’est déplacée au village vers 8 heures du soir pour réquisitionner, hommes et bêtes de somme, et mon frère abdallâh, Houche Tahar, Si Hadj Mohand s, Belkadi A, Samer M feront partie du lot. Ils seront sans doute utilisés comme instruments, moyens ou Simplement comme chair à canon dans cette sale besogne : assurer l’acheminement des caisses de munitions, et des rations alimentaires pour ces embusqués dans la forêt au pied du piton sur lequel de loin, nous apparaissait, perché au sommet, le village Iril El Arbi. (4) (4) Iril El Arbi : nom donné par la France coloniale au village kabyle ATH Arvi , situé entre les villages de Soumer et Iferhounéne. Le chemin emprunté, accidenté, s’étirant sur un relief escarpé, avait été bifurqué sciemment pour éviter tout accrochage ou embuscade qui seraient provoqués par la présence d’éventuels groupes de fellaghas qui font légion dans cette partie du territoire. Le convoi doté de bêtes de sommes devait emprunter un itinéraire des plus irréguliers, pour tromper sans aucun doute la vigilance des guetteurs kabyles qui se sont montrés très efficaces dans leurs missions courageuses et dangereuses. Au départ du village, le harki notoirement connu en l’occurrence Mohand T. commençait à proférer des menaces en direction de mon frère Abdallâh qui devait avoir à cette époque à peine 17 ans. Il avertit d’emblée les autres supplétifs et harkis en le désignant tout de go, qu’il ne fallait , en aucun cas faire confiance à un frère doublé de fils de fellagha, à ce jeune à la tête dure et dont les prédispositions à devenir terroriste ne trompent personne. Son frère, son père, son oncle et ses neveux sont des maquisards de première heure, et tous sans exception ont été abattus, pour le grand bonheur de la France coloniale certes mais non pour ce harki qui se bat pour une cause perdue d’avance au mieux, au pire pour un idéal qui n’en est pas un. On s’avisa, bien sur , vite de l’isoler du reste du groupe de civils kabyles réquisitionnés pour cette opération - le harki Mohand Précisait de plus en plus sa menace de tuer mon frère dans le cas ou il ne coopérerait pas. Il s’adressa à lui en ces termes, pour, d’abord le terroriser : - « Avec la volonté de Dieu, ce sera aujourd’hui ton dernier jour. tu ne reviendras pas vivant de cette opération. je te le promets » La réponse de mon frère ne s'était pas faite attendre et , le moins que l’on puisse dire est qu’elle était chargée de toute la rage et du dégoût que l’on doit à cet ennemi , le colonialisme français ,qui l’avait déjà privé de tous les soutiens dont il pouvait avoir besoin dans pareilles situations de guerre : son frère Chérif tué en 1957 au village Mahmoud , son père Hanafi , froidement assassiné , sa tante Zineb , tuée dans une embuscade ,à Ait Ouatas lors de l’opération jumelle, son oncle Mohand Ouamar tué dans un accrochage non loin de Bouessaoud , à la même époque , son neveu Mbarek également tué dans une embuscade non loin de ichariden en 1960. Sa voix se fit alors défiante, entrecoupée de sanglots, il perdit à ce moment, toutes ses inhibitions devant cet ennemi ignorant le bon sens et la logique des choses. Il cracha alors son dégoût dans un ultime courage d’un jeune homme dont on s’attelait à briser la personnalité, la virilité, l’existence même en tant qu’homme. Son équilibre psychologique risquait alors de prendre un coup, et il ne pourrait s’en remettre de cette épreuve qui était faite pour le marquer à jamais, s’il s’en sortait vivant. C’est le traumatisme irréversible, ce que les stratèges coloniaux font passer dans leur opinion publique en usant de termes cyniques, effrontés et éhontés : les dégâts collatéraux. Il était dans un état second , et il avait un instant perdu tous ses freins psychologiques,et dans une sorte de prière adressée à Dieu ,pour une dernière fois , s’adressant au harki qu’il arrosa copieusement de paroles assassines ,mais néanmoins venues du fonds du cœur : - « Si Dieu le veut bien, tu périras avant moi ! Oh Mohand T. Je suis très confiant en Dieu, et quelque chose me dit que tu seras mort avant moi. Donc je survivrai bien longtemps à toi. Tu auras tout le temps de le vérifier ». En effet, la suite des événements, et l’avènement de l’indépendance nous confirmerons que cette prière sera non seulement entendue mais qu’elle sera exaucée dans des conditions horribles. Dieu n’a t-il pas été clément envers les égarés ou bien a-t-il réservé au péché le châtiment idoine ? A cette réplique Mohand T réagis avec stratégie pour se venger de ces offenses venant d’un fils de fellaghas, d’abord en encaissant le coup, et ensuite en tentant d’exposer sa victime à la vindicte des harkis, fsna et fse tous confondus. Les soldats présents, emportés par le manége de Mohand T qui avait mis toute la force de ses arguments et son énergie pour attirer la méfiance sur lui en le présentant comme un fils, également un frère, ensuite un neveu de fellaghas. puisque toute la famille est considérée « famille de fellagas ». En effet cela se justifiait amplement dans les faits. Les arguments que ce harkis haineux avait déployés ne nécessitaient pas trop d’efforts et valaient autant de preuves irréfutables, pour être acceptés, avalés même sans difficulté par cette bande très encline à tuer tout ce qui leur paraissait à leurs yeux, de prêt ou de loin, ressembler aux fellaghas, dans ce bled qui, pourtant les a vus naître et souffrir et grandir. Il finit donc par faire admettre aux autres soldats que ce jeune Abdallâh n’était autre qu’un indicateur des « fels » (5), et donc un futur fellagha en puissance. (5) Fels : diminutif de fellaghas : mot utilisé par les colonialistes pour designer les maquisards algériens. les artisans de la colonisation usent beaucoup de termes méprisants comme : fellouzes, les rebelles, les terroristes. On isola abdallâh des autres et on l’attacha à un des ânes qui ont servi à transporter les munitions et les provisions alimentaires sur les lieux où se déroulait le bouclage. toute la nuit durant , tout ce monde attendait le lever du jour pour lancer une offensive sur les éléments FLN , encerclés depuis déjà plus de 24heures, retranchés dans ce trou qui surplombe la position des militaires de l’armée française., sans que ceux ci puissent les atteindre.. Un véritable siège qui a duré jusqu’au matin. Les 3 maquisards ne pouvaient alors s’échapper du trou dans lequel ils s’étaient terrés. A ce moment, les éléments qui encerclaient la grotte se mettent à attaquer nos 3 djounouds usant d’un feu nourri de toutes leurs armes y compris le gaz asphyxiant. « Les rebelles » acculés sans doute par la puissance de feu et bientôt la raréfaction de l’air à l’intérieur de la grotte à cause de la fumée qui avait envahi l’atmosphère. gênés dans leur respiration par les gaz,ils se sont mis à tirer presque au hasard et subitement, nous voyons, l’un d’eux surgir du trou de la grotte, donnant l’impression d’être éjecté, propulsé par une catapulte. Il fut accueilli en l’air, par un feu nourri. Et pendant qu’il culbutait dans l’espace, il tressautait à l’impact des balles des armes qui continuaient à déverser sur lui un déluge de feu. Il continua son vol plané sur une distance de plus de 100 mètres pour atterrir dans une cuvette, une sorte de bassin rempli d’eau de rivière d’une profondeur de 1 mètre. On pouvait alors très visiblement distinguer le corps de cet homme de corpulence, Ouazzeddine, un natif de Taourirt BOUDHELES, un village non loin de TIFILKOUT. Mitraillette aux poings, il atterrit au sol la tête en bas et les pieds en haut, au bord du bassin du roumi, en kabyle thamdha ouroumi (6) sa mitraillette lui ayant échappé des mains ira se flanquer contre le talus, quelques mètres plus haut que son corps terrassé par les balles assassines qui ne cessèrent de lui transpercer le corps. (6) Thamdha Ouroumi : traduit littéralement : la mare du Roumi, un espèce de bassin naturel formé dans l’oued Tirourda. À cet endroit la profondeur de l’eau pouvait atteindre pus d’un mètre. A ce moment, Plus aucun tir, un silence macabre envahit l’atmosphère. On obligea alors mon frère à descendre au fond de la rivière ou gisait le corps inanimé du moudjahid.un homme robuste ,80 kg, beau, perdant son sang dans le bassin débordant d’eau de rivière. Il devenait de plus en plus clair,et sa peau prenait une couleur argentée, en même temps que son visage s’illuminait,pour donner l’impression d’un enfant qui dormait d’un sommeil tranquille, un bébé détendu , à qui ne maquait que le sourire pour rayonner de toute son innocence et sa splendeur. Il venait de nous quitter, pour de bon, et les multiples tentatives pour le remonter au niveau du groupe qui juchait au-dessus de la tête de Abdellah, mon frère, ont été vaines tant cet homme paraissait, à cause de l’effet de l’inertie, peser plus de 200 kg. d’une part , et le relief escarpé ; ne permettait même pas d’essayer de crapahuter avec un poids de cette taille sur le dos, d’une autre part. On commença alors à lapider mon frère du haut du talus, en se moquant de lui. Pendant qu’il essayait en vain de remonter ce corps qui, maintenant a perdu tout son sang et, devenu très clair et brillait à la lumière du jour, on dirait un poisson argenté qui scintille aux rayons du soleil, on ordonna à mon frère de desserrer la ceinture du mort et de récupérer ses rangers.Ce qu’il fit sans protester. Pendant ce temps, les harkis continuaient de lapider, en bas, mon frère. On lui demanda de reconnaître le fellagha.en vain. Mohand T s’improvisa alors meneur de l’interrogatoire : - « le connais tu ? » demanda t il à mon frère. - « non ! » lui répondit il, sèchement. Vers 10 heures trente, arriva alors sur les lieux, le lieutenant Boucher en provenance du camp…. Il vint immédiatement aux informations.Un compte rendu rapide lui fut fait par les harkis zélés. Et c’est à qui narrer les faits le plus promptement au lieutenant. : 3 MORTS, dont 2 par asphyxié à l’intérieur de la grotte. Tous fellaghas armés. deux seront vite identifiés par nos villageois sans que les militaires n’aient obtenu de précision : Hormis celui dont nous avions parlé plus haut , enl’occurrence Ouazzeddine , le deuxième , Ali serait d’origine de Ait NZER , un village non loin de Ahdouche.Quant au troisième personne ne pouvait donner une quelconque indication à son sujet.Observant la situation lamentable dans laquelle se trouvait ce jeune kabyle de 17 ans, mon frère en l’occurrence, Le lieutenant qui venait d’arriver a vite compris qu’il pouvait être en danger de mort. , en voyant l’acharnement des soldats fsna.il ordonna alors à tous les soldats de cesser ce manège. Quelques Imnouchens continuaient cependant de lapider donnant l’impression de se ficher royalement de leur supérieur. Pris dans un accès de colère, le lieutenant menaça alors quiconque continuerait de lui désobéir. il ordonna que l’on cessa toute agressions contre mon frére.il prit alors l’initiative du commandement et demanda du haut du talus, à Abdellah , pendant que ce dernier continuait à tenir compagnie au cadavre du fellagha : « est ce que vous pouvez comprendre ce que je peux vous dire ? ».MOHAND T s’empressa de traduire en kabyle les paroles du lieutenant en assortissant ces paroles de menaces. « Il te demande est-ce que tu vas répondre à ses questions en disant la vérité ? » Réponse de mon frère Abdellah en kabyle : - « mon lieutenant, il veut me tuer ! » Le lieutenant Boucher : - « demande lui de choisir quelqu'un pour lui traduire ce que je dis ».on lui expliqua ce que venait de dire le lieutenant .Il s’empressa, cependant de répondre toujours en langue kabyle : - « expliquez à mon lieutenant que je ne peux accepter comme interprète ni Mohand T ni Y.M, Ni BM, » Le lieutenant : - « alors qui veux tu prendre comme interprète pour te faire comprendre ? ».Et mon frère Abdellah de répondre : - « je veux que ce soit Mohand Ouidir Ath M qui traduise ce que je dis au lieutenant et qui m’explique ce que me réponds le lieutenant" » Alors le lieutenant commença à poser ses questions - « pouvez vous reconnaître le corps de ce fellagha mort qui est devant vous ? » Le supplétif MOhand Ouidir Ath M traduisit cette phrase non sans encourager mon frère : - « Écoute !il te demande si tu connais cette personne qui gît devant tes pieds, vas y parle ! Ne soit pas effrayé. Tu n’as rien à craindre. J’arrangerai la traduction. Il te suffit de remuer les lèvres, le reste je m’en occupe » En même temps qu’il traduisait Mohand Ouidir Ath M. encourageait mon frère.Reprenant son courage à deux mains, mon frère finit par dégeler sa situation et se mit à déverser toute sa rancune sur ce supplétif, qui lui avait jusque là rendu la vie très dure, en l’occurrence Mohand T, puisque l’occasion d’or venait de lui être offerte par ce harki et non moins patriotique Mohand Ouidir ath M. Pris dans cet élan sentimental, il finit par se hasarder dans une aventure de discrédit du terrifiant Mohand T. - « écoute Mohand Ouidir Ath M , je te demande de traduire intégralement ce que je vais dire au lieutenant Boucher , que j’ai été frappé et menace par Mohand T. dis lui qu’il a juré de me faire la peau, vas y traduit, je t’en supplie Mohand Ouidir ! » Sans attendre la traduction, le lieutenant avait saisi quelques mots qui pouvaient suffire pour comprendre le danger qui guettait mon frère. Suite à cela, il ordonna ferment à tous, en martelant ses mots : - « je vous avertis cette fois, que s’il lui arrive quoique ce soit à ce jeune, vous me le payerez très cher ». Le lieutenant savait tout sur mon frère. Quand on est lieutenant de SAS, inutile de se faire narrer que ce jeune Abdellah était bel et bien issu d’une grande famille de fellaghas. Il savait que le qualificatif dont l’affublait le Harki , le futur fellagha , disait il à qui veut l’entendre, n’était qu’une psychose d’un individu qui se sentait rangé du coté d’une cause qui n’était pas la sienne, et, qui plus est, cette cause ne pouvait le servir dans l’avenir. Mohand T avait senti, ce jour que le pouvoir ne lui appartenait pas et que ses méfait, sa capacité de nuisance étaient, tout de même, limités par L’ordre colonial qui, lui, avait un autre objectif, un autre dessein que de satisfaire l’esprit agressif et belliqueux d’un kabyle faible d’esprit, ignorant ses origines et n’envisageant aucune perspective claire d’avenir pour ses propres idées si tant est qu’il en avait quelques unes. L’histoire retiendra également que ce supplétif zélé ne profitera pas des effets positifs de la France coloniale
Extrait du livre « Kabylie : la guerre vécue » 1954-1962
Du même auteur :
1. fils de fellagha
2. La guerre franco algérienne dans la poésie populaire kabyle
3. la guerre vécue par un chasseur alpin en kabylie
4. les troupes du colonel Amirouche
5. la Kabylie : la guerre vécue-1954-1962
http://www.publibook.com
Merci à Si Hadj Mohand pour cet article.
Adresse Mail : sihadj.abdenour@hotmail.com
Commentaire de sihadj.abdenour (29/02/2008 01:30) :
Tadmait entre deux epoques
Par
Abdenour si hadj Mohand
Extrait de l’ouvrage « les voleurs d’enfance »
Je me suis levée tôt aujourd’hui, je dois aller au travail. Les autres,
qui ne sont pas en âge de travailler, comme les écoliers et les étudiantes,
sont en vacances, mais les difficultés de la vie ne veulent pas, ici
prendre congé des adultes. Je m’ennuie à mort. Nous sommes trois dans la
structure, les ateliers artistiques ne sont pas fonctionnels mis à part le
club enfants où nous devions prendre en charge juste une douzaine
d’enfants. Ma collègue responsable du club enfant étant en formation. Je ne
la remplace pas. Certes, je n’ai pas ses compétences, mais je donne un coup
de main à l’animatrice vacataire qui travaille au club, histoire de ne pas
laisser ces vulnérables créatures dehors pendant les vacances scolaires.
Malheureusement nous ne pouvons pas tous les prendre en mains et ne
pouvant embaucher plus d’animateurs. la demande est là on ne peut la
satisfaire , c’est clair mais j’espère que ça ira mieux par la suite et que
la direction de cette structure tiendra compte de la demande des habitants
en mettant en place des activités en filigrane tant attendues par les
habitants du quartier.
Je n’ai pas fini de parler de Tademaït et son processus de développement
social et sociétal, de cette Algérie profonde. Eventrée de toutes parts,
Tademaït a changé d’apparence, elle a été formatée déformatée, transfigurée
et puis défaite et reconstruite. Elle a été rangée puis dérangée, puis
encore dérangée dans sa configuration. Chacun a voulu lui donner son style.
Je veux dire les gouvernants successifs de cette mairie. Elle est devenue
méconnaissable .Les saletés jonchent les trottoirs. Les rues larges de
Tadmait ne sont pas entretenues. Quand j’étais jeune, il y avait deux
agents d’entretien chargés de nettoyer les rues. Nous étions propres malgré
notre pauvreté. Ma ville était propre, elle avait en plus un charme
pittoresque. On aurait pu en faire une ville touristique avec sidi Ali
Bouneb et créer des emplois pour les jeunes dans la restauration,
l’hôtellerie, dans l’accueil dans beaucoup de domaines aussi. On a misé
sur rien ici, sauf une usine de produits alimentaires, les pâtes, la
semoule, il n’y a plus de blé à Tademaït et je ne comprends pas. On aurait
pu miser sur les produits de cette vallée et mettre en place une micro
économie permettant de faire évoluer l’agriculture. La nappe phréatique de
Tademaït étant très importante, ma parole, je pense que l’on soit en train
de régresser à pas de géants.
Tademaït a perdu sa tranquillité d’antan, elle est devenue une ville de
commerçants et, tous les deux mètres un commerce étale des produits turcs
ou syriens : vêtements parures, comme si on n’était pas suffisamment
intelligents pour créer. Alors, on achète nos produits vestimentaires en
Syrie ou en Turquie quant ce n’est pas dans les pays du golfe. Des
vêtements pendouillent partout, quel cirque ! Quant au prix ma foi c’est à
s’arracher les cheveux par rapport aux revenus. Il n’y a aucune
comparaison. Les salaires sont très bas alors que les prix des produits de
consommation de base flambent. Je tire chapeau au peuple qui a, en
définitive réussi une prouesse : celle de se nourrir et se tenir debout,
construire des maisons. L’état étant lacunaire dans la construction de
logements, alors, il autorise la construction individuelle en vendant des
terrains agricoles. A travers tout le territoire algérien on voit des
villas qui poussent comme des champignons mais qui ne finissent pas. Il y
en a des villas. Des carcasses de villas qui sont là depuis 30ans, quand
ce n’est pas plus. Leurs propriétaires habitent le réz de chaussée et le
haut reste vide. Les moyens ne permettent pas de finir les travaux. On
attend que les enfants grandissent pour que cela finisse Incha Allah.
sihadj.abdenour@hotmail.com |
Commentaire de sihadj.abdenour (29/02/2008 01:31) :
Tadmait entre deux epoques
Par
Abdenour si hadj Mohand
Extrait de l’ouvrage « les voleurs d’enfance »
Je me suis levée tôt aujourd’hui, je dois aller au travail. Les autres,
qui ne sont pas en âge de travailler, comme les écoliers et les étudiantes,
sont en vacances, mais les difficultés de la vie ne veulent pas, ici
prendre congé des adultes. Je m’ennuie à mort. Nous sommes trois dans la
structure, les ateliers artistiques ne sont pas fonctionnels mis à part le
club enfants où nous devions prendre en charge juste une douzaine
d’enfants. Ma collègue responsable du club enfant étant en formation. Je ne
la remplace pas. Certes, je n’ai pas ses compétences, mais je donne un coup
de main à l’animatrice vacataire qui travaille au club, histoire de ne pas
laisser ces vulnérables créatures dehors pendant les vacances scolaires.
Malheureusement nous ne pouvons pas tous les prendre en mains et ne
pouvant embaucher plus d’animateurs. la demande est là on ne peut la
satisfaire , c’est clair mais j’espère que ça ira mieux par la suite et que
la direction de cette structure tiendra compte de la demande des habitants
en mettant en place des activités en filigrane tant attendues par les
habitants du quartier.
Je n’ai pas fini de parler de Tademaït et son processus de développement
social et sociétal, de cette Algérie profonde. Eventrée de toutes parts,
Tademaït a changé d’apparence, elle a été formatée déformatée, transfigurée
et puis défaite et reconstruite. Elle a été rangée puis dérangée, puis
encore dérangée dans sa configuration. Chacun a voulu lui donner son style.
Je veux dire les gouvernants successifs de cette mairie. Elle est devenue
méconnaissable .Les saletés jonchent les trottoirs. Les rues larges de
Tadmait ne sont pas entretenues. Quand j’étais jeune, il y avait deux
agents d’entretien chargés de nettoyer les rues. Nous étions propres malgré
notre pauvreté. Ma ville était propre, elle avait en plus un charme
pittoresque. On aurait pu en faire une ville touristique avec sidi Ali
Bouneb et créer des emplois pour les jeunes dans la restauration,
l’hôtellerie, dans l’accueil dans beaucoup de domaines aussi. On a misé
sur rien ici, sauf une usine de produits alimentaires, les pâtes, la
semoule, il n’y a plus de blé à Tademaït et je ne comprends pas. On aurait
pu miser sur les produits de cette vallée et mettre en place une micro
économie permettant de faire évoluer l’agriculture. La nappe phréatique de
Tademaït étant très importante, ma parole, je pense que l’on soit en train
de régresser à pas de géants.
Tademaït a perdu sa tranquillité d’antan, elle est devenue une ville de
commerçants et, tous les deux mètres un commerce étale des produits turcs
ou syriens : vêtements parures, comme si on n’était pas suffisamment
intelligents pour créer. Alors, on achète nos produits vestimentaires en
Syrie ou en Turquie quant ce n’est pas dans les pays du golfe. Des
vêtements pendouillent partout, quel cirque ! Quant au prix ma foi c’est à
s’arracher les cheveux par rapport aux revenus. Il n’y a aucune
comparaison. Les salaires sont très bas alors que les prix des produits de
consommation de base flambent. Je tire chapeau au peuple qui a, en
définitive réussi une prouesse : celle de se nourrir et se tenir debout,
construire des maisons. L’état étant lacunaire dans la construction de
logements, alors, il autorise la construction individuelle en vendant des
terrains agricoles. A travers tout le territoire algérien on voit des
villas qui poussent comme des champignons mais qui ne finissent pas. Il y
en a des villas. Des carcasses de villas qui sont là depuis 30ans, quand
ce n’est pas plus. Leurs propriétaires habitent le réz de chaussée et le
haut reste vide. Les moyens ne permettent pas de finir les travaux. On
attend que les enfants grandissent pour que cela finisse Incha Allah.
sihadj.abdenour@hotmail.com |
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