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Tassaft  Ouguemoune
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Tassaft Ouguemoune

VIP-Blog de tassaft
a111@sympatico.ca

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  • Créé le : 05/09/2006 02:21
    Modifié : 10/02/2016 04:36

    Garçon (0 ans)
    Origine : Montréal (Québec)
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    Saha El 3idh Newen!

    08/08/2013 16:42

    Saha El 3idh Newen!


     ÚíÏ ÓÚíÏ
    Saha Aidekom
    Saha El 3idh Newen






    Commémoration du 16 eme anniversaire de l’assassinat de Djaffar Ouahioune et Kamel Ait Hamouda

    06/05/2013 00:24

    Commémoration du 16 eme anniversaire de l’assassinat de Djaffar Ouahioune et Kamel Ait Hamouda


    Section RCD d’Iboudrarene

    Comité du Village de Tassaft Ouguemoune

    Invitation

    Cela fait 16 ans, jour par jour, le 10 mai 1997, que tombaient sous les balles des hordes intégristes, Djaffar Ouahioune et Kamal Ait Hamouda deux militants du MCB et du RCD.

    Djaffar, professeur de mathématiques au lycée des Aït-Yenni a été assassiné par un groupe terroriste dans la salle de cours, au lycée d’Ath yenni, devant ses élèves. Son ami et compagnon Kamel Aït Hamouda sera assassiné quelques instants plus tard dans la même école.

    En ce 16 eme anniversaire de leur disparition, la section RCD d’iboudrarene et le comité de village de Tassaft Ouguemoune rendent hommage à deux de ses dignes enfants et invitent l’ensemble des citoyens de la région à la cérémonie de dépôt des gerbes de fleurs qui aura lieu le vendredi 10 mai 2013 au carré des martyrs de Tassaft Ouguemoune à partir de 10 heures.

    Gloire à nos martyrs.

    Source:  http://rcdbrto.unblog.fr/2013/05/03/commemoration-du-16-eme-anniversaire-de-l%e2%80%99assassinat-de-djaffar-ouahioune-et-kamel-ait-hamouda/






    20 avril 1980-20 avril 2013 : Requiem pour un combat perdu en cours de route...

    20/04/2013 23:18

    20 avril 1980-20 avril 2013 : Requiem pour un combat perdu en cours de route...



    33 ans après, le legs laissé aux générations d’aujourd’hui est peu reluisant. Une revendication travestie, un combat vidé de son contenu et une région qu’on veu...t normaliser.

    20 avril 1980. Une halte importante dans le processus historique de l’Algérie indépendante qui marque le début de la lézarde du régime du parti unique et de la chape de répression qui pesait sur la société algérienne.
    Mais aussi, le point de départ d’un long combat pour le recouvrement d’une identité séculaire longtemps reniée et occultée. Un combat doublé d’une profonde quête de liberté, de démocratie et de dignité, qui, comme toutes les luttes, allait connaître des hauts et des bas. Ses heures de mobilisation et ses heures de vaches maigres. Ses grands hommes et ses lumpens. Un combat qui, malgré les tentatives de son confinement dans sa dimension géographique à une région rude et frondeuse, a pu rayonner sur les esprits, bien au-delà, dans l’espace et dans le temps. Un rayonnement qui se traduisait à travers ses revendications qui exprimaient, en fait, la quête profonde de millions d’Algériens, mais également par son ouverture sur l’ensemble des composantes de la société algérienne et sa portée politique qui lui a attiré la sympathie et l’adhésion de militants et d’intellectuels des quatre coins du pays.

    Le MCB, une bannière de la diversité

    Le Mouvement culturel berbère, MCB, qui était le cadre d’expression de cette révolte et dont le premier séminaire tenu l’été de la même année à Yakouren définissait les grandes lignes, a réussi à réunir en son sein toutes les sensibilités politiques et idéologiques qui traversaient la société algérienne. Aux côtés de la question identitaire figuraient la revendication d’un vrai socialisme et d’une véritable justice sociale, mais aussi, la reconnaissance et la promotion des autres spécificités culturelles et linguistiques de toute l’Algérie, notamment l’arabe algérien.
    Durant les premières années de sa constitution, il fut le fer de lance et le pourvoyeur de militants pour toutes les luttes qu’avait connues l’Algérie durant ces années-là. Création de la ligue des droits de l’Homme, manifestations de Sétif, Constantine et La Casbah en 1986, grèves estudiantines de 1987 et jusqu’aux évènements d’Octobre 1988. Cependant, cet élan et cette convergence, qui avaient caractérisé le mouvement à ses débuts, n’ont pu durer trop longtemps et ont vite succombé au coup de poignard qui lui a été porté un certain février 1989, à l’occasion du deuxième séminaire du mouvement.

    Depuis, le mouvement a été pris en otage et transformé en simple « comité de soutien » épousant les contours des positions des uns et des autres, des forces antagoniques le constituant, notamment les deux formations implantées dans la région, le FFS et le RCD. Les premières divergences apparaissent, les premières désillusions aussi. La lassitude des populations et le dépit des militants sont consommés. Confiné, par ses acteurs même, dans les commémorations folkloriques et devenant objet de marchandages, le combat commençait à perdre de sa superbe et à devenir une action de volontariat.

    « Boycott scolaire », le tournant décisif

    Le coup fatal n’allait pas tarder à venir. La grève du cartable, « Boycott scolaire » durant l’année 1994-1995, a été, en effet, le coup de grâce pour la détermination des plus engagés. Toute une région, avec ses hommes, ses femmes, ses enfants et ses adultes étaient mobilisés, durant toute une année pour la bonne cause, mais leur mobilisation a fini en queue de poisson. Un marchandage ignoble pour un acquis des plus négligeables. Un Haut Commissariat à l’amazighité. « Tamazight dhi lakoul, imazighen dhi l’alcool » (tamazight, revendication populaire, est jetée dans un commissariat. Et les Imazighen ont déserté l’école pour sombrer dans l’alcool !), cette expression populaire apparue à l’époque caricature cette situation. Et des milliers d’écoliers et d’étudiants, dont c’était le baptême du feu avec la contestation, en gardent aujourd’hui un souvenir amer.

    Les principaux acteurs imposèrent une mainmise inébranlable et une paternité possessive et excessive sur tout un combat. Leurs divergences ont fait le reste. MCB commissions nationales, MCB coordination nationale, MCB rassemblement national… les sigles pullulaient et prenaient le dessus sur la détermination des populations. Les échecs répétés enfouis au fin fond de l’inconscient collectif des masses remontent à la surface. Faisant le deuil des discours et des professions de foi creuses, ils éclatèrent en expression de violence un certain… avril 2001. Résultat des courses : 126 personnes ont perdu la vie, des centaines de blessés, dont certains en gardent encore les séquelles et certainement à vie.

    Forces des uns et faiblesses des autres

    Les aârouch, organisation mise sur pied dans la foulée des évènements d’avril 2001 pour prendre en charge la nouvelle révolte, se sont vite avérés incapables de mener à bien leur mission. Car, contrairement au cadre large qu’était le MCB historique, qui était un mouvement rassembleur, l’organisation des aârouch, qui avait pris en charge le mouvement de contestation, était un mouvement d’exclusion. Dès les premiers mois de la révolte, ils ont procédé à l’exclusion de leurs rangs de toutes les catégories socioprofessionnelles, étudiants, travailleurs, femmes, avant de finir par s’exclure eux-mêmes et de rompre avec les populations qui ont fini par les montrer du doigt. La somme des revendications contenues dans une plate-forme, élaborée à Béjaïa, mais vite retoquée à El Kseur, dont il ne reste aujourd’hui que le souvenir, exprimait mal les revendications profondes de changement des populations qui se sont soulevées.

    Réduites au départ à quelques unités de gendarmerie, quelques indemnités pécuniaires et d’autres revendications formelles, dont l’explication ultérieure, faite lors d’un «conclave » à Larba Nath Iraten, était aux antipodes de leur énonciation initiale, elles ont fini par être diluées dans d’interminables rounds de dialogue. L’échec de cette nouvelle révolte, l’absence d’acquis palpables et son dévoiement par ses acteurs ont fini par consumer la détermination des plus coriaces et asseoir une régression terrible dans la région, dont l’expression visible est celle d’une excroissance revendiquant son autonomie sur une base ethnique.
    Source:
    http://www.reporters.dz/index.php?option=com_content&view=article&id=10452%3A20-avril-1980-20-avril-2013-requiem-pour-un-combat-perdu-en-cours-de-route&catid=14%3Athema-ouverture&Itemid=9





    54e anniversaire de la mort des colonels Amirouche et El-Haouès:Tassaft Ouguemoune se souvient...

    02/04/2013 16:21

    54e anniversaire de la mort des colonels Amirouche et El-Haouès:Tassaft Ouguemoune se souvient...


    De retour de Tassaft Ouguemoune où il a pris part à la célébration du 54e anniversaire du sacrifice  suprême consenti par Amirouche, Abdelmadjid Azzi revient sur cet événement qui, encore une fois,  a drainé une foule nombreuse.

    Le 54e anniversaire de la disparition du colonel Amirouche a été commémoré, cette année, à Tassaft Ouguemoune, son village natal, en présence d’une foule immense venue des quatre coins de la Wilaya III historique témoigner avec ferveur et reconnaissance son attachement indéfectible à la mémoire de cet homme valeureux et hors du commun.
    Ce géant, au souvenir éternel, dont la seule évocation du nom faisait trembler d’effroi l’ennemi, a servi son pays, sa patrie avec honneur et gloire à la tête de la Wilaya III avant de consentir le sacrifice suprême lors de la grande bataille du Djebel Thamer, le 28 mars 1959.
    Tassaft et tout le long de la route donnant accès à ce village devenu célèbre a été, à cette occasion, abondamment pavoisé de drapeaux et de banderoles où sont inscrits des slogans et mots d’ordre unitaires et mobilisateurs.
    Il est très encourageant de constater le nombre impressionnant de jeunes venus participer à cet hommage et l’intérêt qu’ils portent à leur histoire récente. Ce potentiel d’énergie considérable, manifestement animé d’une volonté irrésistible, est prêt à prendre le flambeau de manière à poursuivre la voie tracée par les aÎnés. De nombreux moudjahidine, ses fidèles compagnons, n’ont pas hésité, en dépit de leur âge avancé et de leur état de santé, à effectuer, tôt ce matin du 29 mars, le déplacement pour être présents à ce rendez-vous du souvenir. Les retrouvailles entre anciens compagnons d’armes sont toujours célébrées avec ferveur. Elles sont une opportunité pour évoquer non seulement le passé glorieux, mais aussi l’avenir du pays et celui tout aussi préoccupant de la jeunesse algérienne désemparée.
    Le wali de Tizi Ouzou, le chef de daïra, les responsables de l’ONM de Tizi Ouzou, le président du RCD ainsi que les élus issus de cette formation politique sont également présents.
    Une longue procession a ensuite pris le départ depuis le domicile de Nordine Aït Hamouda en direction du cimetière des martyrs, un lieu vénérable qui, malheureusement, n’a pu contenir toute cette affluence.
    Après avoir observé une minute de silence et écouté l’hymne national, ce fut un moment de grande émotion lorsque la moudjahida Annie Fiorio Steiner, connue pour son total engagement dans la lutte de libération nationale et auteur d’un ouvrage intitulé Une vie pour l’Algérie, est venue, elle aussi, déposer une gerbe de fleurs au cimetière des martyrs.
    Des prises de paroles par d’anciens officiers de l’ALN, en l’occurrence Ouali Aït Ahmed et Rachid Adjaoud, ont témoigné sur le parcours du colonel Amirouche et évoqué les conditions de sa mort ainsi que celle du colonel Ben Abderrezak Ahmed “El-Haouès” en leur rendant un vibrant hommage. Des élus locaux, représentant les assemblée communales gérées par le RCD, ont également déposé des gerbes de fleurs en exprimant leur détermination à poursuivre sans relâche le combat pour l’édification nationale et la réalisation des objectifs contenus dans l’appel du 1er Novembre et ceux fixés par le Congrès de la Soummam. Nordine, le fils de Si Amirouche, l’hôte du jour, a clôturé la cérémonie en remerciant les nombreux participants, particulièrement Annie Steiner, après avoir énuméré la longue liste des martyrs de Tassaft et d’Aït Erbah, le village voisin, tombés au champ d’honneur pendant la lutte de libération nationale.

    Par : Abdelmadjid Azizi

    Source:http://www.liberte-algerie.com/actualite/tassaft-ouguemoune-se-souvient-54e-anniversaire-de-la-mort-des-colonels-amirouche-et-el-haoues-197268






    Kabylie : l’appel de l’olivier

    08/02/2013 04:25

    Kabylie : l’appel de l’olivier


    Ils reviennent fébrilement des villes, sensibles à l’appel de l’olivier, pour cueillir ce fruit à la sève miraculeuse.

    Contrairement à l’olivier, qui est une valeur sûre, le pétrole n’est pas éternel.

    Fonctionnaires ,retraités ,simples ouvriers d’usines, ils sacrifient leur repos estival pour réserver leurs vacances à la cueillette des olives ! Ils passent leurs week-ends dans les champs avec femmes et enfants, à reproduire les gestes ataviques des aïeux, à réanimer les vieux reflexes de solidarité en invitant les frères et les voisins à Tiwizi, l’ancestral rituel d’entraide ! Il faut que toutes les olives soient ramassées et menées vers les moulins comme le veulent les valeurs des anciens !

    Ce sont les paysans d’antan porteurs de savoir-faire avérés engloutis par les villes, les fellahs accomplis déracinés par la colonisation et charriés par fournées entières vers les cités abandonnées par les colons à l’indépendance du pays ! Simple nostalgie ou besoin économique ? Il y a des deux ! Plus forte encore est la nécessité de renouer avec le monde des parents, les valeurs des ancêtres, retisser le lien perdu entre la terre et les enfants nés en ville, redonner du sens à la vie ordinaire des ruelles anonymes des cités dortoirs en injectant un zeste de réalité, un peu d’air frais de la montagne, une odeur de racines anciennes , un peu de bonheur dans la routine corrosive de la fausse modernité urbaine. Allier l’utile à l’agréable, cueillir les olives et piqueniquer dans l’herbe entre les lentisques, les genêts et les romarins dans un panorama de rêve, un ciel bleu colonisé par les vols d’étourneaux, qui se perdent au loin derrière comme des grains de café semés à l’horizon sur les crêtes enneigées.

    Que la montagne est belle !

    Que la Kabylie est belle, les enfants des villes peuvent-ils s’imaginer en voyant un vol d’étourneaux que le temps des olives est arrivé ? Dirons-nous pour paraphraser Jean Ferrat ! Ils découvrent que la montagne est surprenante, que le respect, la solidarité et l’hospitalité existent encore , que voir des animaux libres qui paissent dans l’insouciance et des vols d’oiseaux sans rien payer est possible, que la vie simple des paysans procure un immense bonheur !

    «Il y a des joies qui ne s’achètent pas, des plaisirs insoupçonnés, des bonheurs tranquilles… ces joies, ces plaisirs, nous seuls les connaissons lorsque nous allons le matin aux champs faire la cueillette dans la rosée» écrivait Mouloud Feraoun dans son roman «Jours de Kabylie»

    Il y a longtemps que le verger oléicole national est à l’abandon ! Délaissé par ses propriétaires parce qu’il ne les faisait plus vivre et déclassé par l’Etat parce qu’il ne procure pas les mêmes rentes que le pétrole ! Avec le déclin de l’oléiculture de nombreuses pratiques séculaires du terroir, socle de l’identité locale, sont tombées dans l’oubli. Avec ses pratiques productives de richesses ont périclité les valeurs existentielles essentielles qui ont permis à nos ancêtres de résister aux multiples colonisateurs et de chasser le dernier.

    Ce retour à la terre même tardif est salvateur pour les cultures et les hommes ! Il est porteur d’espoir pour les enfants de ce pays qui dans les décennies à venir ne bénéficieront sans doute pas des rentes des hydrocarbures ! Renouer avec l’effort et les valeurs essentielles de l’humanité, sortir de la logique de l’assistanat et de la dépendance de l’économie rentière !

    Ces citadins attirés par le grand air et l’espoir de repartir avec de l’huile d’olive propre, l’huile de leurs oliviers triturée dans un moulin à renommée bien établie, sont conscients du déclin. Un grand nombre d’entre eux ont repris en main les oliveraies familiales, organiser la relance de la culture, densifié les plantations par de jeunes variétés plus résistantes aux maladies, modernisé les outils de productions et les pratiques de récolte. C’est bon signe même si ces pionniers ne sont pas encore légion ! Ils savent que la tache est rude que l’Etat qui a les moyens est loin des paysans qui ont le savoir-faire et la volonté de relance !

    Le terroir est malade. Le savoir-faire s’est perdu. Les rituels identitaires se sont folklorisés. La vieille génération d’oléiculteurs s’accroche à un passé idéalisé, sans pouvoir transmettre des compétences mesurables autres que des clichés et des croyances régulièrement démenties par la science agronomique. La nouvelle génération d’oléiculteurs découvre le résultat effrayant de l’abandon de cet arbre emblématique durant les quarante ans qui ont suivi la guerre de libération, fracture de huit années de braises. Des survivances culturelles fébrilement sauvegardées par quelques tenaces idéalistes entretiennent l’espoir ténu d’une relance salvatrice.

    La mort de l’oliveraie

    Le verger national de l’olivier n’a cessé de se dégrader et de dépérir et sa culture de s’appauvrir depuis 1964, année durant laquelle le premier gouvernement de l’Algérie indépendante avait interdit l’exportation privée de l’huile d’olive. Cette décision, prise en représailles contre la région kabyle qui avait abrité et entretenu une rébellion armée en 1963 connu sous le nom de "maquis du FFS", avait supprimé, pour les oléiculteurs de Kabylie, le métier de négociant international de cette noble matière grasse, coupant l’Algérie des nations développées telles l’Italie, l’Espagne ou la Grèce, pays où l’oléiculture est une préoccupation stratégique nationale.

    La réforme agraire de Houari Boumediene viendra, dans les années soixante-dix, reléguer l’olivier au statut d’arbre décoratif. Ce fut l’abandon de l’olivier national et le début de l’importation de l’huile d’olive de Tunisie ! L’olivier symbolisait la fierté d’une région, la liberté et l’autonomie du paysan montagnard kabyle. Les choix politiques en matière d’agriculture ont ruiné les fellahs et accéléré l’exode rural. Dans les années quatre-vingt, des options technicistes en matière d’outillages propres à l’oléiculture ont accéléré la déstructuration des rapports entre les producteurs d’olive et les oléifacteurs, fabricants d’huile. L’importation de la « chaîne continue » après la « super presse », deux types de moulins à olive qui utilisent très peu de main d’œuvre, a tué les pratiques ancestrales liées à la trituration de l’olive. Plusieurs métiers ont ainsi disparu. Les scourtiniers qui tissent les sacs plats servant à presser la pâte d’olive, les bûcherons qui alimentent de leurs fagots les moulins traditionnels, les connaisseurs des pressoirs qui manœuvrent les divers outillages et ustensiles anciens, tous ces métiers ont périclité. Le résultat des diverses politiques jacobines qui n’ont jamais associé les paysans à la réflexion sur les choix et encore moins sur les décisions est là : Au prix de 500 à 600 dinars le litre, l’huile d’olive est devenue un produit de luxe inaccessible aux bourses moyennes. Avec une consommation moyenne de moins de deux litres par an, l’algérien est un faible utilisateur d’huile d’olive, contrairement aux idées reçues. Malgré l’importance du verger oléicole qui occupe 40% de la surface arboricole nationale, l’olivier ne produit que 5% de la consommation nationale en graisses végétales et en huiles, ce qui impose un recours à l’importation des huiles de graines pour une valeur oscillant entre 600 à 800 millions de dollars par an.

    L’Algérie compte environ 20 millions d’oliviers en production, sur les 40 millions déclarés récemment par le ministère de l’agriculture, quantité négligeable par rapport aux possibilités de la surface agricole utile (SAU), très loin derrière la Grèce avec 96 millions d’oliviers, la Tunisie et ses 55 millions d’arbres et sans aucune comparaison avec l’Italie ou l’Espagne, dont le verger dépasse les 200 millions d’oliviers.

    Dans le verger national, qui a échappé à la politique coloniale de la terre brûlée, 40% des oliviers sont atteints de vieillesse et ne produisent plus rien. L’exode rural massif, qui a éloigné les paysans de leur terre, s’est accompagné de la déperdition des connaissances et pratiques liées à l’oléiculture transmises durant des siècles par les ancêtres. Les jeunes algériens ne savent rien, ou presque, de l’olivier, sa culture, sa production, sa protection, son avenir et tous les bienfaits qu’il prodigue à l’être humain, d’où le peu d’intérêt qu’ils accordent à cet arbre miraculeux.

    L’huile d’olive, symbole du blason identitaire

    L’huile d’olive occupe une place à part dans l’économie réelle et dans l’imaginaire populaire. Elle est à la fois le symbole de l’autonomie économique et de la liberté, le médicament pivot dans la pharmacopée traditionnelle, l’aliment incontournable des résistants à l’envahisseur et l’occupant, l’équivalent général pour l’échange et le troc, une valeur sure qui conserve la richesse du paysan, c’est carrément la principale armoirie dans le blason identitaire de Kabylie.

    L’oléiculture algérienne vit sur des mythes. L’huile produite par le moulin traditionnel, à meule de pierre et presse de bois, qui triture l’olive bien mûre à la cadence d’un cheval serait la meilleure du monde. L’huile d’olive est redevenue de mode en occident. Celle de Kabylie a la chance d’être entièrement biologique. L’olive est produite sans engrais, sans pesticides, triturée sans adjuvants. L’huile, fabriquée selon les procédés technologiques européens, est conditionnée sans conservateur ni colorant et classée suivant les normes internationales.

    Le célèbre cru de Tablazt dans la Haute Soummam médaillé à l’exposition universelle de Bruxelles de 1910, les huiles âpres des orées forestières des Bibans, les huiles vert jade des piémonts d’Illoula, les huiles lourdes de haute Kabylie aux arômes fugaces de pin et de chêne, les huiles rose orangées de Seddouk, les huiles mordorées du littoral des Babors, ce florilège aux mille saveurs, aux mille couleurs, signerait-il la renaissance de notre olivier ?

    Dans l’attente de la création d’un marché national de l’olive et d’un autre similaire de l’huile d’olive qui sanctionneraient l’effort, l’innovation et la qualité, la filière est menacée par le marché informel où l’huile frelatée , mélange d’huile d’olive fortement acide et d’huile de soja sans gout, domine la consommation domestique et le secteur de la restauration rapide dans les villes.

    Libérez l’avenir

    L’olive de Kabylie est produite sans engrais, sans pesticides. L’huile est entièrement naturelle avec un goût de maquis fleuri de romarin (amezir), de bruyère (Afouzel) de lentisque (amadagh) et de jujubier (Azougar). De nombreuses variétés concourent à une pollinisation riche et plurielle. Autrefois l’huile algérienne avait sa place sur le marché international. Des considérations politiques relevant d’un nationalisme étroit et sectaire ont fait perdre au pays l’un de ses plus sérieux atouts dans la mondialisation. Il demeure, selon les estimations des spécialistes, agronomes et économistes qu’au coût de production actuel, l’huile de Kabylie remplissant les paramètres organoleptiques exigés par le marché est parfaitement concurrentielle avec ses qualités et ses défauts.

    De nombreux moulins produisent, depuis plusieurs années, de l’huile aux normes du marché européen, à moins de 0,8 degré d’acidité. L’exportation reprend timidement, même si le conditionnement pose un sérieux problème. L’emballage alimentaire homologué conforme aux conditions du marché mondial coûte encore trop cher.

    Tant que des signaux sérieux de redressement de l’oléiculture ne sont pas visibles sur le tableau de bord de cette branche de l’agriculture, ni les capitalistes nationaux ni les étrangers ne s’intéresseront à l’huile algérienne fut-elle la meilleure du monde. La branche économique de l’oléiculture est l’une des chances algériennes, dans le combat que se livrent les multinationales sur le marché mondial sans frontières et sans tarifs douaniers.

    Contrairement à l’olivier, le pétrole n’est pas éternel. Aider les producteurs, comme le font tous les gouvernements européens, au lieu de renflouer les caisses des spéculateurs, voilà l’unique démarche salvatrice qui s’impose à l’Etat algérien pour sauver la spécificité de la branche oléicole. Libérer le paysan et l’artisan des mains maléfiques des bureaucrates rentiers, c’est libérer l’avenir.

    Par : Rachid Oulebsir  Le Matin






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