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Entre la montagne et moi, c'est vraiment la vie.
24/09/2006 06:34
Jean PELLEGRI :
Que représente encore pour toi-aujourd'hui- la montagne ou la grande montagne ?
Da Lmulud ( Mouloud Mammeri):
La montagne, la grande, j'aime et, si tu me demandes pourquoi, je te dirai que c'est peut être parce qu'elle est un défi à la médiocrité. Choisir de vivre là, c'est opter pour la difficulté, pas une difficulté passagère, non, celle de tous les jours, depuis celui ou vous ouvrez les yeux sur un monde hostile, aux horizons vite atteints, jusqu'à celui ou vous les fermez pour la dernière fois. Il y a un parti pris d'héroïsme, de folie, ou de poésie doucement vaine à choisir cette vie.
La montagne ou je suis né est d'une splendide nudité. elle est démunie de tout : une terre chétive, des pâtures mesurées, pas de voies de grands passages pour les denrées, pour les idées.
Dans la montagne où je suis né il ne pousse que des hommes et les hommes, dès qu'ils sont en âge de se rendre compte, savent que s'ils attendent qu'une nature revêche les nourrisse, ils auront faim ; ils auront faim s'ils ne suppléent pas l'indigence des ressources par la fertilité de l'esprit ; la montagne chez nous accule les hommes à l'invention. Ils en sortent par milliers chaque année, ils vont partout dans le monde chercher un pain dur et vraiment quotidien, pour eux-mêmes et pour ceux (surtout pour celles) qu'ils ont laissés dans la montagne, près du foyer, à veiller sur la misère ancestrale, vestales démunies mais fidèles.
Quand les forces de leurs bras déclinent, ils quittent les pays opulents, ceux de la terre fertile et de la vie douce, pour revenir sur les crêtes altières dont les images ont taraudé leur cœur et sevré toute leur vie.
Sur les crêtes, il y a moins d'air (en montagne il faut crier pour se faire entendre), mais il est rêche, il tue les miasmes, il fait rouge le sang. Il n'y a pas de plat pays sur les hauteurs : vous n'avez pas intérêt à faire vos pas distraits ; il faut ou descendre ou monter, monter surtout, parce que c'est sur les crêtes les plus hautes que les hommes édifient leurs demeures. Les étrangers disent que c'est parce que qu'on s'y défend mieux, mais leur défense, les montagnards la confiait plutôt à la justesse de leurs fusils. Non, moi je crois qu'ils habitaient haut parce qu'on y est plus près du ciel. Du haut des cimes, ils dominaient mieux la terre et ses servitudes, car justement pour échapper aux servitudes des basses terres qu'ils ont choisi l'âpre rudesse des hauteurs.
Personnellement, j'y retourne aussi souvent que je peux, bien moins souvent que je ne veux, parce qu'entre elle et moi, il y a comme la tendre nostalgie des amants anciens. J'y dialogue avec les sources, même celles qui tarissent l'été, les chemins raboteux, même ceux que l'hiver efface, les rivières bleues, même celles qui quelquefois nous emportent, les nuits criblées d'étoiles si proches qu'on croit pouvoir les saisir en étendant le bras (la grande ourse au début de chaque soir est juste au-dessus de ma maison), les venelles, les fontaines, les fantômes, les vieux, les jeunes, les filles brunes ou blondes, les musiques.
De par le vaste monde, j'ai vu des plaines plantureuses, des arbres qui ployaient sous les fruits, des pacages aux troupeaux innombrables et des villes perdues de mouvements, de plaisirs et de biens, je jauge à leur juste prix ces félicités, mais rien de tout cela, non, rien ne me rend les fragrances, les échos, les larmes et les rires, la joie lavée de la montagne mauve ou j'ai appris le monde et son émerveillement.
Tu demandes : qu'est ce que la montagne est "encore" pour moi ? Tu n'as pas voulu la mélancolie de cet adverbe, il est venu sous ta plume de lui-même, mais c'est celui là qu'il lui fallait. Parce qu'il évoque comme le regret d'une patrie qui eut dû cesser d'être et c'est vrai : j'avais onze ans quand je l'ai quittée, je ne crois pas que la blessure se soit jamais réellement refermée depuis. Entre la montagne et moi, Jean, c'est vraiment la vie.
Référence: Ce texte fait partie d'une étude sur les écrits de Mouloud Mammeri et publiée par l'Association Culturelle et Scientifique TALA (Éditions TALA, Alger 1991) sous le titre "Culture Savante, Culture Vécue"
Source: http://dzlit.free.fr/mammeri.html
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Tiwizi
22/09/2006 03:15
Tiwizi II
A-neg amm waman Timeqqit s tmeqqit Tayyed, d tayyed, Ar ingi wasif
A-neg amm wustu Ighris d yeghris Wayyed, d wayyed, A-ybedd uzttâ
A-neg amm wedlis Tikti s tikti Tayyed, d tayyed, Ad yakkan tamusni
A-nmun d atmaten Afus g ufus Tayett ar tayett Ad yefkan tiwizi.
© H’mmu Kemous
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Tiwizi II
Soyons ces gouttes de l’eau Qui s’en prennent aux lots ; Enfin, ralliant les flots D’une marée sans crocs.
Soyons des fils de trame Croisés telles des rames ! La couverture de l’âme Tissera notre programme.
Soyons ces documents A idées de froment, Tamisées sainement, La science détrône Amon !
Soyons unis en frères Nos mains, des conseillères Assistantes ouvrières Vers une vie toute en lumière.
Trad. : H’mmu Kemous, Omar Derouich
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Source : http://www.azawan.com/tamazight/times/txt/tiwizi_2.htm
TIWIZI:
On dit: an awi tiwizi
Tiwizi est la tradition d'entraide par excellence . elle est toujours en vigueur dans les villages Kabyles même si sa pratique a tendance à diminuer. Que se soit d'ordre collectif ou personnel pratiquement tous les travaux qui demandent beaucoup de main-d'œuvre sont réalisés en" tiwizi ". C'est à dire avec l'entraide de tous les gens du village.
C'est de cette manière que même les pauvres arrivent a construire leur maisons.
AMDWEL:
On dit : an efk amdwel
C'est aussi une tradition d'entraide. Amdwel consiste a s'entraider à tour de rôle. Cela se fait surtout pour labourer les champs. Un jour deux ou trois personnes s'unissent pour labourer un champs appartenant à l'un d'entre eux; et ainsi de suite; jusqu'a ce que toutes les semailles soient faites dans les délais.
source: http://tiwizi.ifrance.com/
Commentaire de tassaft (06/10/2006 09:26) :
Azul,
Un grand merci à Mamou d'Oran pour cette merveilleuse photo de notre
chère Kabylie.
Tannemirt a gma ,A r tufat
Arezki
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Faisons connaissances avec notre village
16/09/2006 21:33
TASSAFT OUGUEMOUNE : HISTORIQUE ET SITUATION GÉOGRAPHIQUE.
A 40 KM du chef lieu de la wilaya de Tizi ouzou, Tassaft Ouguemoune fait parti de la commune Iboudrarène daïra de Beni yenni. On y accède par la route nationale n° 30.
Il est difficile de situer dans le temps son apparition. Sous les poussées d’invasions multiples, à des époques diverses, les berbères de notre région s’étaient réfugiés sur les montagnes difficiles d’accès mais faciles à défendre. De plus, au fil des ans des familles ont changé de lieu de résidence pour recherche de terres mieux cultivables.
Au XVème siècle se dressait sur une colline un chêne énorme qui servait de repère aux voyageurs. Cet arbre a donné son nom au village : Tassaft Ouguemoune : le chêne du piton. C’est là qu’est venue s’installer une première famille, celle des OUAHIOUNE, d’où l’appellation encore restée de Tighilt At Ouahioune. Après arrivent les At Hamouda, At M’hemed, At Bacha et toutes les autres familles qui forment aujourd’hui le village.
Le centre compte aujourd’hui 1151 habitants. C’est le berceau du valeureux colonel Amirouche AIT HAMOUDA et de l’écrivain Chabane OUAHIOUNE, sans oublier de citer Amar OULD HAMOUDA, Mustapha BACHA, Djaffar OUAHIOUNE, Kamel AIT HAMOUDA et Azzedine YOUSFI dignes fils de ce village.
La position de ce village est remarquable , jusqu’au point de rencontre des anciens douars Ouacifs, Iboudrarène, At Yanni, At Attaf et At Menguelet.
De ce fait, Tassaft fut l’objet de plusieurs luttes en vue de son incorporation à l’une ou l’autre de ces communautés. Finalement elle fait partie des Ouacifs.
Sous les poussées démographiques et du modernisme, le village ancien a perdu de son importance en se dépeuplant au profit d’un nouveau centre qui a fait son apparition en contrebas, le long des routes carrossables. C’est là qu’on trouve la poste, le docteur, la boulangerie, les épiceries, les cybercafés, …
A Tassaft on peut visiter la fameuse Zaouia relevant de la confrérie AMARIA.
L’artisanat ancien (forge, ferblanterie, tuilerie, travail du bois) a presque totalement disparu.
Tassaft Ouguemoune est véritablement au centre de la haute Kabylie. De son terre-plein on découvre de vastes panoramas : au Sud, l’imposante chaîne du Djurdjura avec les massifs de Tiguelmimine, le pic de Lalla Khedidja qui culmine à 2308 mètres, Taletat (la main du juif), Azrou n’ guougcem, Thimedhouine, le kouriet, l’haïdzer,… A l’Est le col de Tirourda et les contrées des Akbils et d’Aïn el Hammam, au Nord les territoires des At menguelets et des At irathen avec la colline glorieuse d’Icheriden. A l’Ouest on découvre les vastes terrains des Ouadhia et les At Aïssi.
De Tassaft on peut joindre aisément la station touristique de Tikjda, le lac Agoulmime, le gouffre d’Asouel, ou encore la grotte du macabres, …
Comme tout les autres villages, Tassaft ne jouet d’aucune richesse remarquable, mis à part ses beaux sites.
L’agriculture ancienne n’y est qu’un souvenir. Seule l’arboriculture fruitière (oliviers et figuiers) y intéresse encore un peu les habitants.
Chabane OUAHIOUNE.
Source: http://site.voila.fr/irgazane/index.html
Commentaire de PiP (19/09/2006 21:23) :
Merci.
J'ai retrouvé Tassaft sur une de mes cartes. J'ai du passer chez
toi en 1975, en montant à Tikjda.
Merveilleux souvenirs.
Pierre
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At Eurbah
16/09/2006 21:25
Photo de quelques maisons du Village voisin At Eurbah (photo prise du bas ,route vers Tassaft)
Hommage à Muhend U Yahia
Mon cher Mohya , que la paix soit sur ton âme !
Mes sincères condoléances à ton fils, à tes proches, à tes admirateurs,
À tous les disciples du narrateur...
Légende de ton vivant, mythique pour toujours,
Ton langage s'est déteint sur la génération et continue son cours...
Ta sensibilité et ton génie ont su explorer l'imaginaire
D'un peuple plusieurs fois millénaire.
La justesse de tes mots n'a d'égale que la rigueur mathématique
qui est la tienne.
Ils sont d'une force que seuls l'amour et la bonne foi détiennent !
Tu fus celui qui a su planter l'universel
Dans l'essence fortement enracinée de nos origines, Avec ton grain de sel,
Avec une simplicité déconcertante que seule la générosité connaît.
La finesse de ton expression et son authenticité,
La richesse de tes images, de tes métaphores,
Tes rimes graves et sonores
Ont séduit nos meilleurs, nos plus forts
Qui ont fièrement interprété
Ta poésie, tes vers d'or...
Tes recherches du sud au nord
Et jusqu'à l'extrême orient
Au prix d'un immense effort
Ont rehaussé nos talents.
Oh ! Le théâtre kabyle...
Tu fus le fondateur incontesté,
Ton emprunte indélébile
Le marque de toute ta bonté !
Ton humour répond comme un écho
Et en toute circonstance
Pour secouer les ego,
De sa fraîche substance
Et remuer les plus indifférents.
Tes œuvres te survivront à l'éternité !
Tu as vécu dans la modestie et la dignité...
Aucune tentative, aucune tentation n'a réussi à attenter
À la force de ton caractère, à ton intégrité !
Ni l'argent, ni la gloire,
Ni les plaisirs de la vie,
Encore moins le pouvoir
Qui corrompt et qui dévie
N'ont pu se faire valoir
Pour te faire quelconque envie !
Ta sobriété est un exemple de courage,
Ta discrétion, un exemple de grandeur d'âme.
L'humilité de ton sage
Entretient la grande flamme...
Ta générosité a abreuvé
Une culture en détresse.
Ton engagement a prouvé,
Par la finesse de tes prouesses
Et puise d'une profonde conviction...
Aujourd'hui, la source intarissable est aspirée par le néant,
Les rivières qui y sont nées font leurs chemins...
Je suis fier de t'avoir connu,
Heureux d'avoir échangé avec toi
Et enrichi pour la vie...
Tu demeureras dans la mémoire collective un monument !
Tu nous quittes, nous te regrettons :
Que la paix soit sur ton âme !
Lhacène Ziani, parolier du groupe Ideflawen.
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