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Tassaft rend hommage au Colonel Amirouche
17/06/2007 17:47
L’HISTOIRE A RETENU QU’IL EST LE SYMBOLE DU SACRIFICE ET DE L’ABNÉGATION…
Il y a 48 ans tombaient au
Champ d’honneur les colonels
Amirouche et Si El Haoues,
respectivement commandants
des wilayas III et VI historiques,
le 29 mars au djebel Thameur
de Boussaâda.
A cette occasion, un
hommage leur a été
rendu, jeudi, à Tassaft
Ouguemoune, village natal du
colonel Amirouche, situé sur
les hauteurs des Ath Yenni,
dans la wilaya de Tizi Ouzou.
La cérémonie de recueillement
s’est déroulée au sanctuaire
des martyrs de Tassaft,
village qui a payé un tribut de
plus de 700 de ses fils pour la
libération du pays, où eurent
lieu la levée des couleurs, le
dépôt de gerbes de fleurs et la
récitation de la Fatiha à la
mémoire des martyrs, en présence
des autorités locales, des
moudjahidine de familles de
chouhada, et de nombreux
citoyens, "qui ont bravé les
intempéries pour marquer cette
halte historique".
Dans leurs prises de parole
sur ce site, les intervenants ont
évoqué "le parcours de ce
farouche combattant, tant la
grandeur de l’homme se passe
de toute présentation de " curriculum
vitae "".Ils se sont suffi
de rappeler "que l’histoire a
retenu qu’Amirouche est le
symbole du sacrifice et de l’abnégation,
lui qui n’exigeait
jamais de ses djounoud de faire
ce qu’il ne peut lui-même
accomplir. Il était toujours le
premier à servir et le dernier à
se servir", selon des témoignages
de compagnons
d’armes.Une enveloppe de
deux millions de DA a été
affectée par le ministre des
Moudjahidine "pour la réfection
du cimetière du village de
Tassaft, conformément à un
engagement fait lors de la commémoration
du 47ème anniversaire
de la mort des deux héros
de la lutte armée de Libération
nationale", a indiqué, à cette
occasion, le responsable de
wilaya de l’organisation nationale
des moudjahidine, l'ancien
commandant Mohand
Ouramdane. Amirouche
Aït Hamouda est né le 31
octobre 1926 au village de
Tassaft Ouguemoune, dans
l’actuelle commune
d’Iboudrarene (Tizi Ouzou). Il
adhéra, dans les années 40, au
mouvement pour le triomphe
des libertés démocratiques à
Relizane où il tint une bijouterie,
avant de se rendre en
France, en 1950, pour subvenir
aux besoins de sa famille, tout
en poursuivant son activité
politique.C’est en septembre
1954 qu’il revint au pays pour
participer au déclenchement de
la lutte armée de Libération
nationale, en prenant le
maquis dans la zone de Aïn El
Hammam.
En 1955, à la mort d’Amar
Ath Chikh, tombé au Champ
d’honneur, il prit la tête du
commandement de la zone de
Aïn El Hammam. Fin stratège
militaire, il déjoua les plans diaboliques
de l’armée coloniale
dans la wilaya III. Après la mort
de Mustapha Ben Boulaid, il a
été chargé de réorganiser la
wilaya I. C’est à lui qu’a échu la
responsabilité d’assurer la sécurité
des congressistes de la
Soummam en 1956.
Amirouche fut promu au
grade de colonel en 1957 et
nommé commandant de la
wilaya III historique, après que
Krim Belkacem et
Mohammedi Saïd furent appelés
à siéger au Conseil national
de la Révolution algérienne.
C’est en se rendant en Tunisie
qu’il trouva la mort, lui et ses
compagnons, en tombant au
Champ d’honneur au Djebel
Thameur à Boussaâda, le 29
mars 1959.
Source : http://www.lecourrier-dalgerie.com/pdf/n928.pdf
Commentaire de ur-zri&ara (19/08/2007 16:40) :
corrigez s'il vous plait une ligne dans cet article: Tassaft se situe
sur les hauteurs de Ath Ouacif et au pied du Djurdjura ( pas sur les
hauteurs de beni yeni.
sahitout
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Commentaire de ariles (01/02/2008 01:41) :
moi je pense que amirouche doit reposer dans son village et pas a alger au
milieu des inconnu ou perssonne ne peut lui rendre hommage.
je pense qu il faud fair la meme chose qu' avec chekh elhedad
enfin c mon avis
a+
|
Commentaire de sihadj.abdenour (25/02/2008 12:13) :
" Les troupes du Colonel Amirouche, les chasseurs alpins et les Harkis "
Résumé : 1958. Iferhounène, un village kabyle suspendu dans les airs, face
à l’imposant pic d’Azrou n’Thor. Un village, mais aussi un camp militaire
français. Les chasseurs alpins d’un côté, les fellaghas de l’autre.
Abdenour a alors huit ans. Avec ses yeux d’enfant, il assiste aux exactions
dites pacificatrices de l’occupant. Au choix des rebelles. A celui des
Harkis. A l’être humain en action…
Critique : Après « Fils de fellagha » et « La Guerre vécue par un chasseur
alpin », Abdenour Si Hadj Mohand poursuit son travail de mémoire en
dénonçant une fois encore le cauchemar colonialiste. Toujours aussi vibrant
de colère et d’émotion, il apporte une pierre de plus à l’honneur d’un
peuple algérien déchiré. Et s’il condamne, il cherche aussi à comprendre. A
l’heure où certains veulent vanter les effets bénéfiques du colonialisme,
il semble plus que nécessaire de se plonger dans cette leçon d’Histoire.
aux éditions publibook
www.publibook.com
sihadj.abdenour@hotmail.com |
Commentaire de sihadj.abdenour (29/02/2008 02:21) :
SI ΣMIRUC YESTECHED,
A LEHBAB N LLAHΓALLEB
REBBI AK’ I IJERRED :
LMEDAHI UR IFECCEL ARA.
NETTEF DI REBBI WAHED,
S NNIGES ULAHED !
UR NΣEBBED ARA CCEXSIYYA.
SI ΣMIRUC YESTECHED,
YEMMUT MUDJAHED,
ΣFUT-AS A LMULUKA!
NNIDAM I Γ-D-IDJA YEDJHED,
MUHAL A T-NEFSED,
ILAQ A S-NEFK TTIQA.
D ABRID-TUNES I YEQSED
HED, UR S-ISSEΣLEM
ALMI YEWWED BUSΣADA.
DI RRATISAJ IHESL-ED,
LESLAK ULAHED,
NEKWNI NEHSA-TT D LBEYΣA!
LIZAVYU HRARTENT-D
LANTIRI TXEBD-ED :
TECΣEL TMESS DI LQAΣA .
ALATIF A MUHEMMED !
FRANSA TQERS-ED
MI TEHSA DINN I YELLA.
KUL AXABIT YESSAWL-D,
ACUR ILEHQ-D
NNAN-AS UK D WINNA!
PUST-RADYU THEDR-ED,
TENNA-D: RRANDIT-D!
TEQQAR-AS: TEFRA LGIRRA!
ATTA MENCIR TEKKER-D,
LITRAK TDEGGER-D:
LA TETTEMTATEM MEBLA LMEΣNA !
MSALI, RUBIR, KKREN-D,
AWEXXER, ULAHED!
A NAWI STIQLAL TΣEMMA !.
Extrait de l'ouvrage :" fils de fellagha"
Edité aux editions publibook-Paris -75015
Poéme recité par Si Hadj Mohand Aini née en 1918
LA MORT DE AMIROUCHE
Oh ! Amis incertains !
Dieu l’a ainsi écrit
La victime ne doit pas se désespérer
Nous nous liguons à Dieu UNIQUE
Personne n’est au dessus de lui
Nous n’adorerons pas une personnalité
« Si AMIROUCHE » est décédé
Il est tombé en martyr
Pardonnez lui, oh ! Saints anges
L’organisation qu’il nous a légué est solide
Jamais nous ne la saperons
Nous devons lui faire confiance (à son organisation)
Il était en route sur Tunis
Et n’en avait informé personne,
Le voilà arrivé à BOUSSSADA
Il tomba dans un ratissage,
Aucune chance de s’en sortir
Nous, nous le savions :c’est la TRAHISON !
Les avions étaient déchaînés,
L’artillerie pilonnait,
Et la terre brûlait de partout.
Prophète Mohamed !
La France s’est déchaînée !
En sachant qu’il était là bas (AMIROUCHE)
Tous les harkis étaient au rendez vous
Et, Achour venait d’arriver
Ils l’ont tous reconnu et dit « c’est lui ! » (AMIROUCHE)
Le poste radio émettait
IL Sommait « rendez –vous ! »
Et diffusait : « La guerre est finie »
Voilà que le planeur s’est mis à larguer
Des tracts en abondance
« Vous mourrez sans aucune raison ! »
MESSALI, Robert, tous deux ressuscités (1)
Mais nous, ne reculerons jamais !
Nous arracherons l’indépendance totale !
1. Messali hadj serait partisan d’une paix négociée
Contrairement au FLN, qui lui était partisan de la guerre et
l’indépendance totales
sihadj.abdenour@hotmail.com |
Commentaire de sihadj.abdenour (29/02/2008 02:23) :
9
Préface
Un chasseur alpin raconte sa vie. Un fils de « fellagha »
raconte la sienne. Ce qu’elles ont de communs, ces deux
existences : le lieu du déroulement du drame, Iferhounéne,
un village kabyle posté depuis l’ère des quinqué gentii1 sur
un mamelon qui fait face à l’imposante chaîne du djurdjura.
En y installant leur camp dés 1956, les forces
d’occupation avaient visé un objectif stratégique, inspiré
de la nature même du relief escarpé et de la position dominante
du chef lieu de cette portion du territoire
algérien : Observer les mouvements des villages environnants
: Tifilkout, Ait arbi, Ait Hamou, Ait Mansour,
Barber, Taourirt Ali Ouanacer, Tikilsa. Quant à Haadouche
et les autres, même cachés, ils ne seront qu’à quelques
minutes de marche de là, à portée de canon.
Jadis panorama touristique pittoresque, le Djurdjura allait,
des années durant, offrir une image apocalyptique ou
se mêlent tous les malheurs d’un peuple marqué par son
histoire déjà trop agitée : batailles sanglantes, embuscades,
ratissage …torture, viols, exécutions sommaires.
Le chasseur et le fils de fellagha, ont passé ensemble
une partie de leur vie, face à face, chacun de son coté de la
barrière… Du barbelé qui sépare le village du camp militaire.
Sans se connaître, ils ont vécu les mêmes
événements historiques qu’ils ont ressentis chacun à sa
1 quinqué gentii. Terme romain, utilisé pour designer les 5 premières
tribus berbères installées au flan DJURDJURA, appelé par les romains,
Mons Ferratus ou montagne de fer, en raison de la résistance
farouche opposée à l’occupant.
10
manière, selon ses propres convictions. Différemment,
voire parfois même antagonistes, malgré le point commun
qui peut rapprocher les hommes dans certaines circonstances,
dans leur pensée, deux hommes épris de paix et de
justice.
Dans la première partie de cette oeuvre ; Le chasseur alpin,
nous livre les secrets de cette courte période de son
service militaire, passée à livrer bataille malgré lui, à un
ennemi invisible, au lieu disait-il, de séjourner en touriste
insouciant dans ce qu’en métropole, on appelait, fanfaronnerie
ironique « les vacances algériennes. »
Je ne dirai rien de sa vie privée, et ne porterai aucun
commentaire sur ses sentiments exprimés, dans ce livre
qui a le mérite de nous dire des choses authentiques, sans
détours, sur le drame vécu par le peuple algérien.
Si l’histoire est authentique, les noms des acteurs ont
été changés sciemment pour des raisons évidentes de respect
de la discrétion. Mais cela ne leur enlève en rien, la
reconnaissance du mérite ou la condamnation de l’opinion.
Nous laissons le soin sur cet angle, à l’Histoire pour en
juger.
A coté des faits véridiques endeuillants relatés par le
soldat, le narrateur a voulu mettre une place à l’amour, aux
sentiments positifs, à travers cette édile pour la Femme,
avec un grand F incarnée par YASMINA qui aurait pu
s’appeler Lila ou khelidja, ou encore Jacqueline, et résider
à Ait El Mansour, Taourirt ou encore Iferhounée, Tifilkout
ou Iril El Arbi ou tout simplement Lyon, Marseille, Nantes
dans un contexte de paix
Cette histoire est le fruit de la pure imagination délirante
du soldat français, pour rendre moins pénible, moins
cruelle, moins insupportable la vie, quand la mort est devenue
la rançon quotidienne pour tous, de quelque coté du
conflit où l’on peut se placer.
La deuxième partie de ce livre est consacrée aux récits
des faits de ces événements à la même période, vu d’un
11
oeil d’enfant innocent, qui n’avait que 4 ans et grandi dans
le fracas des armes jusqu’à l’age de 12 ans, pour finir seul,
privé de tous ses parents happés par la machine de guerre
infernale d’une puissance militaire. Ils sont 8 hommes de
la même famille, tous dans la force de l’age, en bonne
santé, bien éduqués, lettrés, à être tués par l’armée française,
entre 1958 et 1960, tous les armes à la main. Ils
étaient, ce que la propagande coloniale appelait « les Fellaghas
», et, que l’enfant de la guerre, fils de « fellagha »,
lui, a toujours pleurés, en secret, dans ses moments de plus
grande solitude. Pour lui, il ne subsiste aucun doute : ils
sont morts pour leur patrie, en martyrs de la révolution.
Cette oeuvre se veut un témoignage fort sur le sacrifice
du peuple algérien, le drame des hommes, des femmes et
des enfants colonisés, dominés, maltraités, torturés, assassinés.
Il est aussi une lueur d’espoir pour les générations montantes
de pays développés pour refuser, rejeter le fait
colonial et condamner la guerre.
Livre 1
Un soldat français m’a raconté…
Un épisode de la guerre d’Algérie
qui s’est déroulé dans mon village :
Iferhounéne (Kabylie 1958-1960)
Première partie
17
Insouciance
Août 1957, la date fatidique approchait, au mois de septembre
je serai convoqué pour effectuer mon service
militaire.
Ainsi une partie de ma vie s’achevait. Ma bicyclette
appuyée contre un arbre de la forêt de Senlis, j’étais allongé
sur un tapis de mousse et regardais le ciel bleu azur à
travers le feuillage d’un chêne centenaire. Mon enfance
me revenait en mémoire, toute ma tendre et heureuse jeunesse
passée dans ce quartier populaire de la Villette où se
côtoyaient Français, Italiens et Algériens sans grande harmonie
mais sans trop de problèmes. Les années de guerre
avaient eu raison des petites économies de mes parents,
consacrées en grande partie à l’achat de denrées payées au
prix fort, qui permirent à ma soeur et moi de nous alimenter
à peu près correctement.
Les instituteurs de l’école primaire de la rue de l’Ourcq
m’amenèrent jusqu’au certificat d’études que j’obtins facilement,
mais sans grand mérite, car j’apprenais facilement
et souvent mes leçons étaient retenues sur le chemin menant
à l’école.
J’avais passé avec succès l’examen d’entrée en sixième
du lycée Colbert, mais mon père, sachant qu’il ne pourrait
faire face à de longues et coûteuses études malgré les
bourses délivrées chichement, décida que j’apprendrais un
métier manuel. J’avais une préférence pour le métier
d’électricien, mais ma brave maman, gardienne d’immeu18
ble, (on disait concierge à l’époque, d’une façon moins
péjorative que maintenant) avait l’estime de "ses" locataires
et au cours d’une conversation avec une demoiselle de
l’immeuble, celle-ci lui fit part des avantages des métiers
des arts graphiques.
C’est ainsi qu’au mois de septembre 1951 la grande
famille des typographes comptait un apprenti de plus.
Merci chère maman de m’avoir fait épouser le plus beau
des métiers, hélas, obsolète aujourd’hui.
C’était le début de ma vie professionnelle, mais je ne
quittais pas pour autant l’enseignement général ; tous les
mercredis pendant quatre ans, je retrouvais les bancs et
ateliers de la prestigieuse École Estienne ; les professeurs
nous enseignaient avec autorité et compétence de solides
cours théoriques et pratiques sur les métiers de l’imprimerie.
Tous les soirs je rentrais chez moi vers 17h30 ; après
une rapide toilette, je rejoignais mes copains au café "La
Mandoline", c’était notre lieu de rencontre habituel ; le
petit groupe que nous formions était sans histoire ; tout le
monde nous connaissait, les quelques voyous du quartier
eux-mêmes nous saluaient, nous avions usé nos fonds de
culottes sur les mêmes bancs d’école ; pour eux, nous faisions
partie du paysage depuis toujours et ils nous
fichaient une paix royale. Nous avions de bons rapports
avec les Italiens et les Maghrébins qui malgré leur nombre
élevé se faisaient discrets.
Après avoir dégusté une ou deux boissons non alcoolisées
(le lait grenadine était très à la mode à cette époque),
nous "montions" nonchalamment jusqu’au métro "Crimée"
pour y retrouver d’autres copains et surtout nos
chères copines… J’étais très amoureux de Denise. Avec le
recul je pense qu’il s’agissait plutôt d’attirance physique ;
ce sentiment qu’inspire une jolie fille de dix-huit ans à un
sihadj.abdenour@hotmail.com |
Commentaire de sihadj.abdenour (29/02/2008 02:24) :
9
Sommaire
Préface
...........................................................................
.................... 11
Chapitre 1
Iferhounéne (Kabylie) 1959 : peloton du lieutenant Pelardi
..............15
Chapitre 2
La mort atroce de mon père
...............................................................27
Chapitre 3
Missions dangereuses pour un fils de
fellagha...................................41
Chapitre 4
Mission à très haut risque pour fils de
fellagha..................................51
Chapitre 5
Contrôle des morts et des vivants en kabylie
.....................................71
Chapitre 6
Un harki dans les secrets de Dieu
......................................................83
Chapitre 7
Les générations anéanties ?
:..............................................................93
Chapitre 8
L’histoire : messieurs les députés
......................................................99
Chapitre 9
« La mission civilisatrice de la France coloniale en Algérie ».........103
11
Préface
Un soldat français raconte sa vie. Un fils de « FELLAGHA
» raconte la sienne. Ce qu’elles ont de communs,
ces deux existences : le lieu du déroulement du drame,
Iferhounéne, un village kabyle posté depuis l’ère des
quinqué gentii1 sur un mamelon qui fait face à l’imposante
chaîne du djurdjura.
En y installant leur camp dés 1956, les forces
d’occupation avaient visé un objectif stratégique, inspiré
de la nature même du relief escarpé et de la position dominante
du chef lieu de cette portion du territoire
algérien : Observer les mouvements des villages environnants
: Tifilkout, Ait arbi, Ait Hamou, Ait Mansour,
Barber, Taourirt Ali Ouanacer, Tikilsa. Quant à Haadouche
et les autres, même cachés, ils ne seront qu’à quelques
minutes de marche de là, à portée de canon.
Jadis panorama touristique pittoresque, le Djurdjura allait,
des années durant, offrir une image apocalyptique ou
se mêlent tous les malheurs d’un peuple marqué par son
histoire déjà trop agitée : batailles sanglantes, embuscades,
ratissage …torture, viols, exécutions sommaires.
Le soldat et le fils de fellagha, ont passé ensemble une
partie de leur vie, face à face, chacun de son coté de la
barrière… Du barbelé qui sépare le village du camp militaire.
Sans se connaître, ils ont vécu les mêmes
événements historiques qu’ils ont ressentis chacun à leur
1 quinqué gentii. Terme romain, utilisé pour designer les 5 premières
tribus berbères installées au flan DJURDJURA, appelé par les romains,
Mons Ferratus ou montagne de fer, en raison de la résistance
farouche opposée à l’occupant.
12
manière, selon leurs propres convictions. Différemment,
voire parfois même antagonistes, malgré le point commun
qui peut rapprocher les hommes dans certaines circonstances,
dans leur pensée, deux hommes épris de paix et de
justice.
Dans la première partie de cette oeuvre ; Le soldat chasseur
alpin de son état, nous livre les secrets de cette
période de 24 mois de son service militaire, passée à livrer
bataille malgré lui, à un ennemi invisible, au lieu disait-il,
de séjourner en touriste insouciant dans ce qu’en métropole,
les futurs combattants appelaient par fanfaronnade
ironique « les vacances algériennes. »
Je ne dirai rien de sa vie privée, et ne porterai aucun
commentaire sur ses sentiments exprimés, dans ce livre
qui a le mérite de nous dire des choses authentiques, sans
détours, sur le drame vécu par le peuple algérien et les
états d’âme d’un militaire épris de justice.
Si l’histoire est authentique, les noms des acteurs ont
été changés sciemment pour des raisons évidentes de respect
de la discrétion. Mais cela ne leur enlève en rien, la
reconnaissance du mérite ou la condamnation de l’opinion.
Nous laissons le soin sur cet angle, à l’Histoire pour en
juger.
A coté des faits véridiques endeuillant relatés par le
soldat, le narrateur a voulu mettre une place à l’amour, aux
sentiments positifs, à travers cette idylle pour la Femme,
avec un grand F incarnée par YASMINA qui aurait pu
s’appeler Lila ou khelidja, ou encore Jacqueline, et résider
à Ait El Mansour, Taourirt ou encore Iferhounée, Tifilkou
ou Iril El Arbi ou tout simplement Lyon, Marseille, Nantes
dans un contexte de paix.
Cette histoire est le fruit de l’imagination du soldat
français, pour rendre moins pénible, moins cruelle, moins
insupportable la vie, quand la mort est devenue la rançon
quotidienne pour tous, de quelque coté du conflit où l’on
peut se placer.
13
La deuxième partie de ce livre est consacrée aux récits
des faits de ces événements à la même période, vu d’un
oeil d’enfant innocent, qui n’avait que 4 ans et grandi dans
le fracas des armes jusqu’à l’age de 12 ans, pour finir seul,
privé de tous ses parents happés par la machine de guerre
infernale d’une puissance militaire. Ils sont 8 hommes de
la même famille, tous dans la force de l’age, en bonne
santé, bien éduqués, lettrés, à être tués par l’armée française,
entre 1958 et 1960, tous les armes à la main. Ils
étaient, ce que la propagande coloniale appelait « les Fellaghas
», et, que l’enfant de la guerre, fils de « fellagha »,
lui, a toujours pleurés, en secret, dans ses moments de plus
grande solitude. Pour lui, il ne subsiste aucun doute : ils
sont morts pour leur patrie, en martyrs de la révolution.
Cette oeuvre se veut un témoignage fort sur le sacrifice
du peuple algérien, le drame des hommes, des femmes et
des enfants colonisés, dominés, maltraités, torturés, assassinés.
Il est aussi une lueur d’espoir pour les générations montantes
de pays développés pour refuser, rejeter le fait
colonial et condamner la guerre.
15
Chapitre 1
Iferhounéne (Kabylie) 1959 :
peloton du lieutenant Pelardi
Temps brumeux, climat glacial en ce début d’hiver
1959, à Iferhounéne, un village perché sur un mamelon
face à l’imposante chaîne du Djurdjura, couve un événement
dramatique sous l’occupation de l’armée française…
De gros nuages gris et blancs, comme à l’accoutumée
en cette période de l’année, couvrent le ciel, donnant
l’impression d’un couvercle sur le point de se refermer sur
cette cuvette escarpée des tribus quinqué genti, aujourd’hui,
Ath yetsoura (ITTOURARS).
Cette région visitée dans le passé lointain par des
conquistadors européens, mais jamais conquise complètement
y compris dans les années 1854, 1856 et 1857 par les
armées de Constantine et de Bordj Tizi Ouzou conduites
par le maréchal Randon et les généraux Mac Mahon, Yusuf…
Nous sommes en 1959, La Kabylie est maintenant soumise
totalement à la domination de l’armée coloniale et la
population fait l’objet d’une étude minutieuse, d’une observation
méticuleuse. Sur le terrain, les troupes du
vaillant guerrier Amirouche continuent de harceler les
nombreux camps qui égrènent les mamelons de ce territoire
des amazighs, hommes libres et fiers.
La population civile, même réduite sévèrement dans ses
mouvements, continuait de vaquer à ses occupations sous
l’oeil vigilent des quatre sentinelles postés aux quatre coins
du camp militaire, installé depuis 1956 à l’emplacement
16
même du lieu réservé aux commerces de cette population
spolies de se propres magasins.
De ces reliefs sauvages, escarpés et boisés, il ne reste
plus que les pâtés de maisons formant maintenant de véritables
cités dortoirs des kabyles, une fourmilière sans
provisions stockées, entourée d’un barbelé qui l’intègre
ainsi à l’environnement du camp.
Mon oncle Arezki, en rejoignant ce pâté de mechtas à
pieds, sur le point d’atteindre le village, sur son chemin,
en dépassant la fontaine fraîche « thala bouda » tout près
du camion calciné, par je ne sais quelle lubie, fonçant droit
subitement sur le premier rencontré sur son chemin, qui se
trouvait être par hasard un enfant de mon âge, que je
connaissais très parfaitement, lui flanqua sur son menu et
osseux postérieur, son 42 fillette, avec cette rare violence
qui ne pouvait qu’expédier à vol plané sur une dizaine de
mètres, à contrebas de La route carrossable, ce petit enfant
de la taille d’un ballon de rugby. Le coup a été évidemment
bien ressenti, mais heureusement sans conséquence
dramatique pour cet enfant de 9 ans qui, 50 ans après
l’incident s’en souviendra comme si cela datait d’hier.
L’ampleur de la rancune qu’a gardé mon petit ami
Messaoud Ait Oulhadj envers mon oncle Arezki, sera ouvertement
dévoilé devant le cadavre allongé saignant, face
contre la terre, un trou dans la tête, et qui n’a pas trouvé
mieux que ces termes infantiles, innocents, inconscients à
la fois pour lui signifier sa vengeance verbale : « chah !
Chah ! C’est bien fait pour toi ! Je suis très content que ça
se termine pour toi ainsi. tu m’as donné un coup de pieds,
peut être avais-tu raison de frapper mais tu t’es trompé de
victime. je suis certain que tu n’as pas agi gratuitement
mais ton agresseur ce n’est pas moi, te connaissant tu as
dû être victime d’une confusion., un voyou sans doute t’a
mis dans cet état… »
Messaoud avait tout compris. Arezki a du subir une
provocation d’un enfant voyou, ou bien, est-ce que ce qui
17
allait suivre le concernant pourrait tout expliquer. Peut être
inconsciemment avait il voulu calmer ses nerfs sur un enfant
sans défense, se sachant d’avance perdu pour de bon.
Le lieutenant Pelardi est un homme de corpulence et de
haute taille. Derrière un visage jovial et un regard affable
se cache une brute impulsive aux réactions végétatives
avec des accès de sadismes débridés lui faisant ainsi perdre
toute inhibition de ses instincts charnels. Agissant sur
instruction de ses supérieurs restés dans l’ombre pour
épargner leur postérité, le commandant Favier, son adjoint
Wolf qui l’ont désigné, en raison de sa personnalité et sa
solide conviction de l’Algérie française, ou tout simplement
pour sa propension démesurée à convoiter les
gallons, ne laissant sur son passage que des cadavres encore
chauds de terroristes ou des corps blasphémés de
jeunes filles indigènes sans virginité, seul moyen lui permettant
dans ce contexte de s’assurer une retraite dorée,
pour diriger l’impitoyable section qui aura pour charge de
mater la population d’iferhounene.
Cette section qui compte en son sein des harkis notoirement
connus pour leur violence, a fait beaucoup parler
d’elle, dans le mauvais sens bien sur. Les femmes, les
vieilles, les hommes et les enfants connaissaient Pelardi et
ses hommes de mains. Moi même j’ai eu à maintes reprises
à entendre parler des exploits de ce sinistre individu.
Tenez par exemple lors de notre expulsion du village début
de l’année 1959, le capitaine Favier avait menacé de
mettre à nos trousses sa soldatesque de triste réputation
pour s’adonner sur notre famille, aux exactions et humiliations
dont il en maîtrisait parfaitement l’art et la manière.
Le message était bien perçu puisque il ne nous avait fallu
pas plus de 10 minutes pour quitter nos maisons, au lieu
du quart d’heure qui nous avait été accordé. Nous avions
quitté le village les mains nues, pour ne pas tomber dans
les mains de ces charognards de harkis. La panique a frappé
sélectivement la famille car c’est dans le camp que se
18
décidaient toutes les actions, en présence bien entendu
d’un effectif nombreux de harkis et de goumiers. Ces derniers
étaient plutôt connus pour leurs violences gratuites
sur des femmes soupçonnées de servir les fellaghas.
Enfants insouciants et innocents, la colère et la trouille
sont devenues notre pain quotidien. En sortant de chez
nous à quelque mètres du barbelé qui cerne le village,
l’impression de liberté que nous avions ressentie est vite
effacée par ces phrases assassines prononcées par des soldats
français de souche européenne, reconnaissables à leur
accent « a yefehounene, aya ats tcham izzan » traduit en
kabyle cela voulait dire « habitants d’iferhounene venez
manger de la merde ! Rien que cela, les leçons que les
harkis ont apprises à ces jeunes français pour nous narguer
comme si la précarité de la vie n’était pas suffisamment
dure à supporter. cette phrase m’avait tué de rage, de sucroit
quand ma mère et mes frères et soeurs comprenaient
bien ce que cela voulait dire d’une part, et, que d’autre
part, elle renseignait, en la circonstance sur le cynisme
sadique du chef de cette horde de mal élevés, de voyous en
uniformes.
La section de Pelardi, peut être au nombre de 8 ou 12
éléments, était là alignée pour s’assurer que les ordres
donnés par WOLF et consorts étaient appliquées à la lettre.
En d’autre termes que ces femmes, ces vieillards et ces
enfants en très bas âge ont obéi aux injonctions de quitter
sans délai, le village.
Apres nous avoir expulsé du village, pour le motif que
nous étions une famille de fellagha, les gradés du camp
d’iferhounene allaient, du moins le pensaient ils, poursuivre
leur entreprise de pacification du village, encouragés
pour cela par certains écervelés de harkis, du genre Moahdn
Timira (ou Mohand Ath Mira) du village de Tizi
N’Kqalus qui continuait même après son arrestation à
sihadj.abdenour@hotmail.com |
Commentaire de sihadj.abdenour (14/03/2008 00:00) :
8 MARS : L’exemple de LALLA FATMA N’SOUMER
pour les filles du Djurdjura
Par
Abdenour Si Hadj
La femme kabyle n’a rien à envier aux autres femmes du monde. L’Histoire et
le présent nous l’ont démontré. Lalla Fatma N’soumer, ou la jean d’arc du
Djurdjura, ne sera pas l’unique. Même s’elles vivent dans l’ombre, ces
mères, sœurs, épouses, leur intelligence et leur mérite n’en diminuent en
rien leur efficacité. Même illettrées, ces femmes à la maturité indéniable
et à l’intelligence innée, ont participé à la guerre de libération.
Mais ces jeunes femmes de l’après indépendance continuent de se battre
sur le font social et économique. L’école de l’indépendance est venue
révéler en elles, des êtres supérieurs. des médecins , des journalistes ,
des magistrats , de chefs d’entreprises , mais aussi des coiffeuses, des
agricultrices, des couturières ou des éducatrices . Rien n’est exclu dans
ce monde des arts et métiers et qu’elles ne puissent maîtriser.
Il y'a aussi des femmes politiques, à l’exemple de khalida. Mais aussi
des écrivaines, des femmes policières ou gendarmes, des directrices ou des
comptables. Des femmes de ménages ou des sages femmes qu’importe pourvu
qu’elles contribuent à l’équilibre de notre société.
Allons, femmes de Kabylie, impliquez-vous et libérez vous des siècles de
domination coloniale, et de l’hégémonie masculine. Mais n’oubliez pas aussi
que vous n’êtes que l’autre moitie de l’homme.
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Commentaire de sihadj.abdenour (22/03/2008 12:36) :
EL QAOULIOU YAVDHA AFALLIF
ALLAH YA LATIF
AVRIDHA QWANE LES RALLIES
OUAHMAGH DHACHOU YEZDEKSEN
ELDJAZIR AAZIZEN
MIGOUDJANE ALLI GOUMMIERS
ELDJAZAIR OURKOUNTAHWADJ
KOUNOUI ALAKHMADJ
THALLA THARRAOU THIK ANVI
NAK OULIOU YOUGUI ADHISVAR
IFRANSA AYIDAHDHAR
AYEDASSAOUEL A LI RALLIERS (les ralliés)
LMOURAD DHLISTIQLAL
AMASSA ANAMZAR
ADIFRAZ OUHARRI DHOUAKLI
POEME DICTE PAR AINI
1958-IFERHOUNENE
TRADUCTION FRANÇAISE
Mon discours commence par la lettre A
Diable! Quel malheur!
Cette fois y a trop de rallies (harkis)
Je suis sceptique quant à ce que l'on peut reprocher
À l'Algérie chérie
Pour s'engager dans les rangs des goumiers (le goumme)
L’ALGÉRIE n’à que faire de vous
Oh! Renégats que vous êtes
Elle peut compter ses fils authentiques
Quant à moi, je ne peux supporter
Que la France m'adresse la parole
Pour m'appeler "rallies"
Notre objectif étant l'indépendance
On se reverra ce jour
On distinguera alors entre l'homme libre et l'esclave
Ce poème met en comparaison les choix faits par les maquisards et les
harkis et goumiers durant la guerre de libération (1954-1962). Une fois de
plus je ne fais que rapporter intégralement ce que la vox populi a chanté
sans rien ajouter ni retrancher. Si le terme ALLOUKHMADJ avait été utilisé
, il correspond bien par rapport à l'époque aux agissements des FSE
et FSNA qui , heureusement ne se sont pas tous faits remarqués par les
exactions , les violences et les viols.
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